Le gouverneur ayant démissionné, le destin de tous ses ministres est incertain. Nul ne sait s’ils seront repris ! Et si oui, combien d’entre eux auront la confiance du nouvel homme fort de Nyamoma ? En tout cas, ce qui est sûr est que la majorité sera renvoyée au chômage ou aux anciennes carrières professionnelles (pour ceux qui en avaient, bien sûr). Alors que l’assemblée faisait sa rentrée pour la session de Septembre, tous les ministres qui ont honoré leur invitation à cette cérémonie affichaient un sourire inhabituel et une gentillesse étonnamment démesurée.
Pour une fois, au sortir de la courte plénière inaugurale de la session budgétaire, les ministres (bientôt ex-ministres) ont pris un peu de temps en train de causer avec les citoyens venus assister à cette ambiance. Ils étaient, pour la majorité, souriants et intéressés à ceux qui se donnaient le courage de les saluer. Bientôt, nombre d’entre eux vont revenir à la vie ordinaire. Ils retourneront, qui au barreau, qui à la chaire, qui à la division, qui dans la presse … Alors, à rien ne sert plus de s’enorgueillir du prestige dont ils ne vont plus jouir que pour peu de temps.
Pas du tout pressés, cette fois ce samedi, les ministres serraient les mains des gens et clignaient certaines anciennes connaissances qu’ils peinaient à reconnaitre pendant le temps fort de leur exercice. Dans le couloir de l’assemblée provinciale, on pouvait apercevoir, sans trop de peine, le professeur Kalonda Mbulu, gouverneur ai, et ses lieutenants sans complexe devant le peuple présent à l’assemblée. Le révérend-pasteur Echiba Mboko avait l’air d’un vrai évangéliste en plein prédication appelant les gens à venir vers Christ. Ladislas Muganza Wakandwa, enseignant de profession et de vocation, ressemblait à un véritable éducateur ayant appris les méthodes modernes de l’enseignement consistant à rapprocher le maître de son auditoire. Que dire de la très respectée Siuzike Basezage ? Madame le ministre de la justice, comme on peut le constater sur la photo ci-dessus, est devenue la plus souriante et la plus charmante du monde. Voilà l’ambiance de fin de règne.
La gentillesse ne les a jamais caractérisés, ces excellences. Au fait, ils ont sucé tout le jus de ce gigantesque titre, oubliant qu’il n’était que passager. Jamais ils n’ont pensé que ce séjour paradisiaque arriverait à terme. L’incertitude a fini par élire domicile dans le chef de ceux qui géraient la province aux côtés de l’homme à la barbe blanche. En attendant la remise et reprise avec l’équipe de Claude Nyamugabo, chose qui ne va plus tarder, les membres de l’ancien exécutif provincial se sont prescrits une bonne dose de réinsertion et de réintégration sociale.
John Achiza
