Une femme au perchoir de l’Assemblée Nationale, un signal fort pour la lutte de l’égalité homme-femme en RDC. Voilà ce que l’on peut déduire de la décision du PPRD de présenter la candidature de Jeanine Mabunda à ce poste.
La nouvelle qui paraissait comme une rumeur a été confirmée par l’ancien parti présidentiel, le PPRD par son secrétaire permanent Emmanuel Ramazani Shadary.
Au Sud-Kivu, la proposition du nom de Madame Jeanine Mabunda comme candidate président du bureau définitif de l’Assemblée Nationale pour le compte du FCC passe parfaitement bien dans les rangs de la Société Civile.
«Cela est une opportunité à capitaliser pour essayer de voir comment la femme peut mener cette chambre » pense madame Solange Lwashiga militante des droits des femmes au Sud-Kivu et Secrétaire Exécutive du Caucus des Femmes pour la Paix qui apporte son soutien à la décision de la plateforme politique FCC.
Au cours d’une interview accordée à la rédaction de Laprunellerdc.info, Lwashiga encourage cette initiative et pense qu’avoir une femme à la tête de chambre basse, c’est avoir un allié de taille sur des questions liées à la femme surtout pour les militants des droits femmes.
« Nous espérons entant que militante de droits de femmes que nous avons un allié de taille qui connait le combat de la femme qui du reste, est un combat de la société même si à cause des fins politiques, de pouvoir égoïste des politiques congolais pensent que quand une femme parle c’est pour parler seulement. Moi je pense que la venue de Mabunda à ce poste est une opportunité à capitaliser par tous les congolais afin qu’ils puissent tenir la main à cette dame et l’aider à bien conduire cette institution », indique Solange Lwashiga.
Cette militante de droits des femmes se demande ce qu’attendait l’ancien parti politique pour hisser une femme à un poste pareil sous Joseph Kabila. Lwashiga affirme que Mabunda est une femme compétitive et dit croire en ses capacités.
« A voir le cursus politique et l’engagement de Jeanine Mabunda pour les droits humains et les droits des femmes en particulier, moi-même je me demande qu’est-ce que le plateforme de la majorité présidentielle à l’époque attendait pour désigner des femmes à des tels postes. Parce qu’à l’époque de la majorité présidentielle, cette dame était là et bien d’autres qui sont compétentes », s’interroge Solange Lwashiga.
Lwashiga dit avoir un sentiment de satisfaction et appelle les congolais en général à soutenir la candidature de Madame Jeanine Mabunda en fin qu’elle soit votée comme présidente du bureau de l’hémicycle National.
Retour sur un bref cursus de Jeanine Mabunda
Avec un diplôme post universitaire de licence spéciale en sciences commerciales de l’Institut Catholique des Hautes Etudes Commerciales de Bruxelles et celui de licence en droit commercial de l’Université Catholique de Louvain, Jeanine Mabunda a occupé plusieurs postes en RDC.
De celui de manager à Citygroup, elle est devenue Directeur commercial de « African System » vers la fin des années 1990 et administrateur délégué général au Fond de Promotion de l’Industrie (FPI) de 2002 à 2007.
Jeanine Mabunda Lioko est nommée en 2007 ministre du portefeuille, poste qu’elle occupera jusqu’en 2012 avant de se faire élire député nationale la même année et travaillera au sein de la commission économique, financière et de contrôle budgétaire de l’Assemblée Nationale en étant la seule femme de la commission.
Elle occupera également le poste du représentant personnel de chef de l’Etat chargée de la lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants. Poste qu’elle occupera de 2014 à 2019. Elle est élue député nationale à Bumba dans la Mongala.
Son arrivée, si elle est élue à la tête de l’assemblée nationale, jadis occupée par les hommes, fera du Congo d’un Pays où la parité commence de plus en plus à s’imposer, espèrent beaucoup des défenseurs des droits de l’homme. Il pourrait aussi s’agir d’un signe après la défaite criantes des femmes aux élections législatives et celles sénatoriales.
Thomas Uzima