Accès Humanitaire

    Le noyau urbain de la Société Civile s’indigne de l’état d’exécution du Projet Intégré des Crédits Agricoles dans la Région des Grands Lacs (PICAGL) au Sud-Kivu.

    Il le fait savoir dans une correspondance adressée au ministre national de l’Agriculture et dont Laprunellerdc.info a pu consulter. Dans ce document, la Société Civile se dit être au regret de constater que le projet PICAGL ne reste qu’avec une année avant sa clôture; mais aucun résultat palpable n’est ressenti dans le quotidien de la population.

    Elle indique avoir constaté, après monitoring, que pour la chaîne de valeur Manioc mise en œuvre par l’IITA; plus au moins 350 hectares de champs de manioc secondaires ont été installées.  Ce qui parait insignifiant pour la Société Civile, par rapport aux 40.000 ménages qui devraient être servis en boutures de manioc sain.

    « Pour l’intégration régionale mise en œuvre toujours par l’IITA, octroi des bourses pour certains agents de l’INERA. Malheureusement ces bourses étaient prévues uniquement pour les agents du Sud-Kivu; mais parmi les boursiers figurent des agents de Kinshasa. Ce qui est une anomalie », écrit-il.

    En ce qui concerne la chaine de valeur riz mis en œuvre par RIKOLTO, cette organisation citoyenne constate que la production des semences est insignifiante et que jusque-là aucun casier rizicole n’est visible pour emblaver des grandes étendues de cette culture.

    La Société Civile observe que pour ce qui est de la chaîne de valeur lait mis en œuvre par VSF-B; quelques vétérinaires privés sont installés et quelques hectares des cultures fourragères emblavés. Elle constate que quelques équipements et motos ont été disponibilisés pour ces vétérinaires. Elle s’étonne cependant qu’en date d’aujourd’hui, aucune race améliorée des vaches ne soit introduite dans le milieu, moins encore une vaccination des bovins.

    UNOPS doit être retiré du projet

    Dans le volet infrastructures de ce projet, le Bureau des Nations pour les Services d’Appui aux Projets (UNOPS) a été chargé de son exécution. 324 km des routes à dessertes agricoles devraient ainsi être construite; 2400 hectares de casier rizicole devraient également être aménagés; et 3 microcentrales hydroélectriques et d’adduction d’eau construites.

    «A la date d’aujourd’hui, aucun mètre linéaire n’a déjà était réhabilité », note le bureau urbain de la Société Civile. Il demande que l’UNOPS soit retiré du projet et qu’il rembourse l’argent déjà reçu.

    L’organisation citoyenne demande également que les animateurs du projet PICAGL au niveau provincial soient remplacés par d’autres qu’on va recruter localement. « Car toutes les enquêtes prouvent que tout le personnel a été importé. Ce qui n’est pas normal ».

    Elle demande également que les inspecteurs de l’agriculture, pêche et élevage et développement rural; soient partie prenante au projet avec activités précises à réaliser.

    « Qu’un audit soit organisé au niveau central pour savoir l’argent déjà dépensé et ce qui reste pour le projet. Que le projet soit décentralisé, c’est-à-dire que tous les moyens soient mis à la disposition de la province pour plus de responsabilisation et appropriation », écrit-elle.

    Pour rappel, le Gouverneur de la province du Sud-Kivu, s’était indigné auprès du ministre de l’Agriculture sur le retard pris dans l’exécution du projet PICAGL. Il évoquait la route de Birava faisant partie du projet mais qui se dégrade du jour le jour.

    PICAGL avait bénéficié d’un crédit de 150 millions de dollars de la Banque Mondiale pour le Gouvernement. Ce qui avait constitué un ouf de soulagement et un grand espoir de la population du Sud-Kivu, pour booster les secteurs agricole, animal et halieutique.

    Thomas Uzima

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