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    Plus d’une centaine d’éléments de la Police Nationale Congolaise (PNC) des Mines et Hydrocarbures viennent d’être largués sur le marché de prestations des services au Sud-Kivu depuis ce lundi 27 Juin 2022.

    Ces éléments issus des différentes unités ont passé trois mois de formation sur la gestion de la sécurité dans et autour des sites des miniers.

    Cette formation qui s’inscrit dans le cadre du projet Police Mines, financé par le gouvernement des Etats-Unis à travers le Bureau INL (International Narcotics and Law Enforcement Affairs) à travers l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) a permis aux policiers formés de renforcer leurs connaissances sur plusieurs matières dans le domaine des mines.

    C’est notamment des notions sur la législation minière, le commerce et l’exploitation responsables des minerais, les infractions minières et le trafic illicite de minerais et le processus d’enquête pour les infractions minières.

    Durant les trois mois de formation, les policiers formés ont également été outillés sur les principes de la police de proximité, la police administrative et judiciaire, les opérations de contrôle des foules, les droits de l’homme et la déontologie policière et la lutte contre le travail illicite des enfants.

    Cette formation assurée par l’école de police « Jules Moke » a aussi permis aux participants d’acquérir des connaissances sur les violences sexuelles basées sur le genre ainsi qu’une formation sur le protocole relatif à l’organisation et à la mission des escadrons de la police des mines en insistant sur le rôle de la police dans la lutte contre le travail des enfants dans la chaine d’exploitation minière.

    125 policiers concernés

    Au cours de la cérémonie marquant la clôture de la troisième session de formation de la Police des Mines et Hydrocarbures, le Directeur de l’Ecole de police Jules Moke a salué la qualité des matières apprises aux policiers formés grâce à une coopération « agissante » entre le gouvernement américain et la RDC sous le partenariat de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM).

    Il a expliqué que cette formation qui a débuté le 4 avril 2022, a duré trois mois et a bénéficié à 125 policiers actifs au Sud-Kivu issus des unités des mines, parmi lesquels, 9 personnels féminins.

    « Lors de mon exposé à l’ouverture de cette session, j’avais souligné le degré du danger que présente le domaine des mines dans notre pays, à savoir les dangers sociaux économiques, financiers, stratégiques, sécuritaires et criminogènes. Les entreprises extractives du secteur miniers comme les artisanaux ont besoin d’être sécurisées et travailler dans un environnement rassurant pour la rentabilité de leur production. C’est donc un grand jour pour la police du Sud-Kivu car les agents de l’unité des mines de cette province sont aujourd’hui outillés sur leur véritable mission. Ils sont outillés de la manière d’appréhender les différentes formes des faits répréhensibles, comment combattre l’exploitation, détention et circulation illicite des ressources minières et comment prévenir et maintenir l’ordre public dans les sites », a soutenu le Directeur de l’Ecole de police « Jules Moke ».

    Celui-ci a supplié l’autorité de la PNC de pérenniser cette collaboration en programmant de plus en plus des formations en faveur de la police des mines, y compris des formations en faveur de la police des frontières dans toutes les provinces qui regorgent des ressources minières.

    Les mérites d’une collaboration agissante

    Prenant la parole au nom du Commissaire Général de la PNC en RDC, le Commissaire Supérieur Principal Amisi Nyembo Albert, coordonnateur de la cellule de réforme de la PNC et Directeur des études et planification au sein de la PNC en RDC, a reconnu l’apport du partenariat entre son pays et le gouvernement Américain dans l’accompagnement de la police.

    « Je saisi cette opportunité pour reconnaitre le mérite du partenariat entre la RDC et le Gouvernement des Etats Unis d’Amérique à travers International Narcotics and Law Enforcement Affairs partenaire financier avec l’OIM qui facilite la mise en œuvre de ce projet. Mon souhait le plus ardent est de voir ce partenariat consolidé et préservé le plus longtemps possible enfin d’atteindre notre idéal commun, celui de rendre la PNC une police professionnelle, équipée, respectueuse des droits de l’homme au standard international », a-t-il insisté.

    Le Commissaire Supérieur Principal Amisi Nyembo Albert, a fait observer que la RDC regorge dans son sol et sous-sol des matières précieuses qui attirent non seulement la convoitise de plusieurs prédateurs mais aussi font l’objet des exploitations illicites.

    D’où l’importance de la mise en œuvre de ce projet de formation avec l’appui de ce partenaire, des escadrons de police des mines qui selon lui favorise la compréhension commune entre les acteurs œuvrant dans le secteur minier. Il permet de définir la mission d’appui et de suppléance de la police des mines aux services spécialisés au ministère des mines ainsi que la mise en œuvre des principes de la police de proximité dans le cadre de la sécurité au tour des sites miniers.

    La PNC Sud-Kivu attend plus des lauréats

    De son côté Jean Bernard Bazenge, Commissaire Principale Provinciale de la PNC au Sud-Kivu a adressé des remerciements aux formateurs qui ont disponibilisé de leur temps en donnant toutes les matières inscrites dans ce programme fixé par l’école de police.

    Aux lauréats, le numéro 1 de la police au Sud-Kivu a recommandé l’abnégation. Celui-ci espère à une amélioration des services de la police dans l’agissement des éléments formés.

    « A vous les lauréats, je vous félicité tous pour votre abnégation qui vous a permis de remplir votre gibecière, laquelle assurera certainement vos différentes prestations des services avec professionnalisme. Ce dont je souhaite donc à tous une très belle carrière dans vos différentes unités » a-t-il souhaité.

    Le même sentiment de satisfactions a été visible du côté du partenaire de la mise en exécution du projet. Au nom de l’OIM, madame Safiatou Diallo, Cheffe de projet « Police des Mines » a exprimé son immense joie de voir le Sud-Kivu se doter de cet important effectif des policiers désormais spécialistes en mines.

    « Je profite de cette occasion pour réitérer mes remerciements au Gouvernement des Etats-Unis pour son appui et soutien aux institutions congolaises dans la lutte contre le trafic illicite des minerais dans l’Est de la RDC, à travers l’OIM. Je voudrai également louer, l’effort et la volonté du Gouvernement congolais dans la Réforme de la Police Nationale, la protection de ses citoyens et leur apport inconditionnel dans la mise en œuvre de ce projet», a soutenu madame Safiatou Diallo dans son allocution.

    Elle indique qu’en plus de cette formation, deux nouveaux commissariats dédiés aux escadrons des mines sont en cours de construction à Numbi et Katogota.

    « Ces ouvrages seront équipés et mis à la disposition des unités nouvellement formées et déployées » a-t-elle rassuré.

    Des remerciements et engagements des lauréats

    Dans le mot de remerciement, les lauréats ont avoué avoir beaucoup appris de cette formation et ont affirmé leur détermination de continuer à collaborer avec la population. Ils ont juré d’observer scrupuleusement les textes en la matière en luttant contre les antivaleurs.

    « Je rappelle à mes camarades lauréats et compagnons de lutte de leur mission faisant appel à un savoir-faire, un savoir vivre, dans un partenariat avec la population à qui nous devons rendre compte de nos services dans le secteur minier, qui est très vital pour l’économie de notre beau et cher pays. Le législateur y veille avec des lois nécessaires que nous devons respecter et faire respecter par les usagers et cela sans faille en luttant contre les antivaleurs. Il serait un grand défi pour nous professionnels de carrière de nous tenir en profanes tout au long de la chaine d’approvisionnement des minerais qui doivent suivre la procédure de traçabilité du site minier jusqu’à l’exportation vers le marché mondial où les consommateurs finaux trouveront profit », ont-ils promis devant les partenaires.

    Il sied de signaler qu’au total, 123 policiers de la province du Sud-Kivu ont été formés dans le cadre de la deuxième phase du projet « Police des Mines » à l’école de police « Jules Moke ».

    Cette deuxième phase du projet, qui a été lancé en décembre 2021, visait à soutenir les institutions congolaises y compris la Police Nationale Congolaise dans le cadre de la lutte contre le trafic illicite des minerais.

    Bertin Bulonza

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