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    Une trentaine d’artistes de la ville de Bukavu au Sud-Kivu, se sont engagés samedi 21 août 2021, à diffuser des messages de paix, afin de garantir leur sécurité. Engagement pris à l’issue d’une formation de 3 jours, organisée par le Corporation des Artistes du Sud-Kivu (COASKI), à l’intention de ces artistes évoluant dans différents domaines.

    Franc Issa dit Le Rossignol, Président du COASKI, affirme qu’à travers cette résolution, les artistes devront désormais véhiculer leurs messages de manière méthodique, de sorte qu’ils ne soient ni complaisants, ni toucher directement la sensibilité des acteurs visés.

    «L’artiste est un vecteur de changement dans la société, parce qu’à travers son art, il peut conscientiser toute une population. Mais ils doivent savoir de quelle manière véhiculer leur message. Parce qu’il y a des artistes qui diffusent des messages qui touchent directement certains individus qui peuvent les attaquer. Mais à travers cette formation, ces derniers s’engagent à ne pas diffuser des messages de haine, et à ne diffuser que ceux qui amènent le changement, et qui contribuent à la paix dans la société. Les artistes sont des défenseurs des droits humains, et ils ont un grand rôle à jouer,» a-t-il expliqué à l’issue de cet atelier de formation.

    Au cours de cette formation, les artistes ont aussi appris comment se protéger face aux menaces et intimidations, auxquels ils affirment faire face quotidiennement dans l’exercice de leur travail.

    L’artiste musicien CRP Séraphin, dit avoir beaucoup appris sur ce que les artistes devraient faire, pour contribuer au changement des mentalités dans la société. Selon lui, les artistes de Bukavu savent désormais qui chanter, où et quand, pour ne pas mettre en danger leurs vies.

    «Nous avons appris plusieurs techniques, qui peuvent nous permettre de nous protéger, que ce soit en termes de prévention, ou après les menaces. Comme par exemple le cryptage de mes données, je ne savais pas que cela pourrait me protéger contre le piratage par exemple. Mais aussi protéger mes comptes sur les réseaux sociaux notamment. Nous avons aussi appris plusieurs notions des droits humains, et les formateurs ont vraiment éveillé notre esprit sur le rôle que nous sommes appelés à jouer dans la société. Nous nous sommes engagés à désormais faire attention à ce que nous chantons par exemple, quand nous citons les noms des gens pêlemêle. Nous avons compris que cela contribue énormément à notre sécurité, car un artiste mort ou en difficulté ne peut plus rien faire pour la société,» affirme-t-il.

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    Yness Mangominja, artiste-danseuse de Bukavu, dit également avoir appris plusieurs notions, sur ses droits en tant qu’artiste, et les différents textes légaux qui les protègent. 

    «Nous avons beaucoup appris sur comment nous protéger en tant qu’artistes, comment protéger nos œuvres, et comment les valoriser ici chez-nous, où l’art, surtout au féminin, n’est pas vu d’un bon œil. On nous a montré les techniques qui aident à nous protéger, parce qu’il y a de nos œuvres, qui peuvent heurter la sensibilité de certaines personnes. Et malgré que les artistes soient dans leur droit de liberté d’opinion et d’expression, parfois ils sont attaqués,» explique-t-elle.

    Signalons que cette formation s’est tenue dans la salle Annunciata en commune d’Ibanda, du jeudi 19 au samedi 21 août 2021. Elle a été organisée par le Collectif des Artistes du Sud-Kivu, avec l’appui de 11.11.11 Belgique.

    Museza Cikuru

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