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    Depuis le début de l’année 2021, au moins quatre officiers supérieurs des FARDC, tous banaymulenge, ont déserté pour rejoindre le groupe armé Makanika et Twirwaneho; sur les hauts plateaux du Sud-Kivu.

    Le baromètre sécuritaire du Kivu qui livre la nouvelle indique que; cela est enregistré depuis la défection du colonel Makanika en fin de l’année passée.

    Leur manque de confiance envers le président Félix Tshisekedi, désormais seul à la tête de la RDC; pour résoudre les problèmes de la zone semble avoir pesé lourd, indique le baromètre.

    Parmi ces défections, la plus emblématique est celle du colonel Sematama Charles; commandant de 3411e régiment des FARDC à Kitshanga en territoire de Masisi au Nord-Kivu. 

    On compte également celles du lieutenant-colonel Mufoko Jolie Rungwe, du major Patrick Muco ou encore du major Senanda.

    Même si tous ces officiers sont de la communauté Banyamulenge; et ayant rejoint presque le même groupe armé, certains ont eu des motivations personnelles pour déserter.

    Lire aussi: RDC: « Il y aura plusieurs défections au sein des FARDC car le Président ne respecte pas  ses promesses. Mes frères banyamulenge continuent à être tués » (Col. Sematama)

    C’est notamment le colonel Sematana Charles, qui a récemment été cité dans le dernier rapport intérimaire des experts de l’ONU; comme coopérant étroitement avec le chef de groupe armé Gilbert Bwira.

    Il faisait partie d’un groupe d’officiers rappelés à Kinshasa pour une formation. Cela aurait contribué  à ce qu’il se sente menacé.

    Kivu Security Tracker indique en outre que plusieurs combattants Twirwaneho ont aussi fait défection. Neuf se sont rendus à la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) ces dernières semaines selon une source onusienne du KST.

    « Parmi eux, huit étaient des hutus issus du territoire de Kalehe toujours au Sud-Kivu, à qui on avait promis de l’argent pour surveiller des vaches. Mais face aux assauts des groupes Mai-Mai, ils ne parvenaient pas à se défendre » explique le baromètre.

    Il faut aussi dire que les groupes armés banyamulenge demeurent divisés : le leadership incarné par Makanika est contesté par Shyaka Nyamusaraba, chef du groupe, plus petit, des Gumino. Ces deux groupes se sont par exemple affrontés à Rukuka, en novembre 2020.

    Cependant, le baromètre souligne par ailleurs que l’immense majorité des officiers banyamulenge présents dans l’armée congolaise, notamment les plus gradés, sont demeurés fidèles au gouvernement de Kinshasa.

    Judith Maroy

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    Un commentaire

    1. Ils font semblant de rester fidèles au gouvernement de Kinshasa pour gagner du temps. Entre-temps ils savent ce qu’ils cherchent. Il ne faut jamais lâcher la prise. Ils sont très rusés.

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