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    5.000 Francs congolais, c’est le montant minimum que chaque motard est obligé de payer chaque jour aux différentes barrières érigées de Kavumu à Nyabibwe, sur la Route nationale N°2 Bukavu-Goma, actuellement en délabrement avancé.

    D’après le constant de Laprunellerdc.info, sur cette distance de moins de 100 kilomètres, on retrouve plus de 12 barrières payantes.

    De Kavumu, en passant par Katana-Kabamba [Kabare] jusqu’à Ihusi, Kasheke, Bushushu avant Nyabibwe [Kalehe], ce sont parfois des hommes aux gros bras qui se nomment des « rastas » qui font payer à tout motard entre 1000 et 500 Francs congolais par jour [pour la remise en état des caniveaux].

    Mais pour la plupart, les perceptions sont effectuées aux barrières érigées par des agents de la Police de circulation routière (PCR). Auprès d’eux, chaque motard verse un montant de 1000 Fc par jour, qu’ils appellent « Rapport ». Une partie de cet argent serait versé à leur hiérarchie chaque fin de semaine, sans aucun reçu et en l’absence de toute traçabilité.

    Un motard interrogé dit par ailleurs ne pas comprendre comment certaines personnes peuvent exiger ces sommes d’argent, alors qu’elles ne font « rien » en retour.

    «Sur chaque barrière nous payons 500 ou 1000 francs congolais. Et si cela n’est pas fait, on est obligé de passer toute la journée à la barrière. Ils menacent même de nous ravir la clé de contact. C’est encore pire quand on n’a pas tous les documents exigés. On peut payer une amende de 100.000 FC sans aucune quittance, et sans même obtenir ledit document qui coûte parfois très moins cher que ça. On se demande où va tout cet argent, alors que cette route est vraiment en mauvais état, et rien n’est fait,» s’indigne M. Pascal, usager de ce tronçon.

    3.000 Fc de Nyabibwe à Minova

    De Nyabibwe à Minova également, au moins 5 autres barrières payantes sont visibles. Elles sont toutes aussi tenues par des agents de la PCR. À celles-ci aussi, les motards versent autour de 3.000 Fc chaque jour.

    Mais les usagers de cette route n’en peuvent plus. Car ce mauvais état de la RN2 est régulièrement à la base de plusieurs cas d’accidents de circulation. A certains endroits, elle devient quasiment impraticable pendant la période de pluie.

    Cette situation perturbe au même moment le coût du transport entre différentes agglomérations. C’est comme par exemple de Kavumu à Nyabibwe-centre : la course à moto est passée de 8.000 à 15 000 Fc en quelque temps.

    De Nyabibwe à Minova, le coût a tout simplement doublé, passant de 10.000 à 20.000 Fc. En plus de ces tracasseries, les conducteurs évoquent la hausse du prix de carburant et le mauvais état de la route.

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    Et la Société Civile du territoire de Kalehe déplore cette situation. Elle appelle le Gouvernement congolais, qui a promis la réhabilitation de cette route, à passer à l’action pour faciliter l’écoulement des produits agricoles.

    Mais en attendant, cette structure demande aux autorités compétentes d’instruire la fin « immédiate » des perceptions illicites aux différentes barrières érigées sur cette route, en vue d’accroitre les échanges commerciaux entre Goma et Bukavu.

    Museza Cikuru

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