Le Centre d’Études sur le Leadership et la Promotion des Droits Humains (CELPDH) , une organisation féminine œuvrant pour la promotion des droits des femmes condamne avec la dernière énergie ce qu’il qualifie de « viol » public dont ont été victimes certaines femmes dans la ville de Bukavu en date du 05 mars 2019.
Sa Directrice se dit choquée de constater que certaines personnes mal intentionnées ont établi une « loi populaire » interdisant le port des pantalons, des robes et jupes courtes par les femmes dans la ville de Bukavu, prétextant que c’est la première dame qui l’a dit.
Cette situation déshonore la ville de Bukavu aux yeux du monde entier et surtout que l’un de fils de cette ville vient d’obtenir un prix Nobel de la paix pour son travail de lutte contre le viol, rappelle-t-elle.
Pour Annie Malongo, la femme de Bukavu n’est pas « un sous-être humain » à qui n’importe qui peut faire ce qu’il veut au grand mépris de la loi et de nos coutumes.
En ce mois de la femme il y a lieu de se demander le sens de ce mois pour le commun de mortel à Bukavu… N’est-ce pas pour aggraver encore la vulnérabilité de la femme?, demande la Directrice Exécutive du CELPDH.
« Le respect des droits des femmes que le 8 mars prône n’est en aucun cas synonyme du port de pagne. Le 8 mars est une date qui rappelle à toute la communauté que les femmes ont des droits et que tout le monde est appelé à les respecter et à le promouvoir. Cette date ne veut nullement pas dire que la femme est un corps qu’il faut couvrir avec force et mépris… Cette situation est d’autant plus choquante car ce n’est pas la première fois qu’à Bukavu on déshonore la femme sur base de la mauvaise interprétation de la date du 08 mars, chaque fois que la date approche on constate avec désolation la recrudescence des propos rabaissant à l’égard des femmes. Le port de pagne et de longues robes ne promeut aucun droit des femmes, si les Bukaviens veulent voir la femme de Bukavu être épanouie qu’ils l’accompagne dans sa lutte pour la reconnaissance de ses droits comme par exemple en militant pour sa participation dans la gestion de la province et non s’arrêter sur ce qu’elle porte qui est d’ailleurs tant que cela ne nuit pas aux bonnes mœurs un droit garanti car la RDC est un état laïc» dénonce Annie Malongo.
Sur ce, le CELPDH recommande: à la première dame, au nom de la quelle ces choses horribles ont été faites, elle demande de faire une déclaration publique pour se désolidariser de ces malfrats. A la police de faire correctement son travail qui consiste à protéger les citoyens et leurs biens et non harceler les femmes qui portent les pantalons comme on l’a constaté ce mardi dans la ville de Bukavu.
Elle demande par ailleurs à la population de Bukavu d’être plus solidaire avec les victimes de tels actes « car sur les photos qui circulent sur les réseaux sociaux on voit des liasses des gens: hommes et femmes qui contemplent le « viol » des victimes avec sourire et qui préfèrent prendre des photos que secourir les victimes ».
Aux femmes victimes, celle-ci demande de saisir la justice pour que de tels actes ne se répètent plus jamais.
Une rumeur court depuis quelques semaines dans la ville de Bukavu, faisant état de l’interdiction par la première dame de la RDC de porter des pantalons et/des mini-jupes. Une nouvelle du reste fausse et non fondée.
Plusieurs femmes sont déjà victimes dans la ville de Bukavu. Certaines sont même déshabillées en public dans certains quartiers de la ville de Bukavu.