L’Association des femmes des médias (AFEM), dit avoir documenté 73 cas d’incidents sécuritaires, impliquants des tueries des femmes et des Violences Sexuelles et Basées sur le Genre (VSBG), au cours du mois d’octobre 2021, dans la province du Sud-Kivu.
Elle l’a dit au cours d’une conférence de presse, organisée ce vendredi 29 octobre 2021 à Bukavu.
L’organisation indique que parmi les 73 cas de VSBG documentés, 12 femmes ont été lâchement assassinées, et 3 femmes accusées de sorcellerie ont été chassées de leurs villages.
Par ailleurs, 15 cas de viol des femmes ont été rapportés, et 11 femmes ont été kidnappées parmi lesquelles 8 refugiées burundaises. En plus, 12 cas de violences domestiques et 18 cas de pratiques néfastes ont été enregistrées par AFEM, en collaboration avec 50 monitrices membres de ses Noyaux Clubs d’Écoute.
«12 femmes ont été lâchement assassinées notamment 8 par balles par des hommes en arme non autrement identifiés et 4 autres brulées vives car accusées d’être sorcières. Les faits se sont déroulés à Uvira, Walungu, et dans la plaine de la Ruzizi. 3 femmes accusées de sorcières ont été chassées de leurs villages notamment à Walungu, Kalonge, Sange et Lemera. 15 cas des viols des femmes et filles ont été reportés. La cité de Sange vient en tête avec 5cas, suivi de Kalonge avec 3cas, 2cas reportés à Lusenda dans le camp des réfugiés de Lusenda (Fizi), 1cas à Nyangezi et, 1 à Mushinga et 1 autre à Minova en territoire de Kalehe. 11 femmes ont été kidnappées parmi lesquelles 8 refugiées burundaises du camp de Lusenda à Fizi, 1 à Lemera, et 2 à Uvira. 12 cas des violences domestiques ont été documentés dont 7 femmes battues, 5 chassées du toit conjugal et 12 abandonnées par leurs maris. Pour ce qui est des droits, 2 filles ont été refusées d’accéder à l’héritage. 2 femmes ont été arrêtées abritement à Minova,» explique Eliane Polepole, chargée des programmes chez AFEM.
De sa part, Solange Lwashiga, présidente du Caucus des femmes du Sud-Kivu, qui a facilité la conférence de ce jour, affirme qu’AFEM et d’autres ONGDH qui militent pour le respect des droits de la femme, sont plus que jamais déterminées à défendre ses droits, afin de permettre à la femme de jouer son rôle d’actrice de paix, et de développement.
«AFEM et d’autres acteurs sont mobilisés autour de cette question. Cependant, leur travail de monitoring montre que des cas des femmes victimes des violences basées sur le genre sont enregistrées chaque jour. Plusieurs femmes se posent la question de savoir, quelle sera leur lendemain. En ville, comme dans des territoires, des femmes sont tuées, battues, kidnappées violées avec violence et sont faites des esclaves sexuelles. Des femmes accusées de sorcellerie et d’autres chasées, injuriées devant les enfants et même les voisins et voisines,» déplore-t-elle.
L’organisation demande aux médias de dénoncer les violences sexuelles et basées sur le genre dont sont victimes les femmes et filles, dans leurs différents programmes, pour susciter l’implication des autorités dans la prise des mesures réduisant ces cas.
Bukavu: AFEM élabore avec les Noyaux Clubs d’Écoute un plan d’action pour la lutte contre les VSBG https://t.co/ntpcdBrPGf
— LAPRUNELLERDC.CD (@laprunellerdc) October 23, 2021
Disons que depuis le début de l’année dernière, AFEM procède, avec l’appui de la Coopération Allemande pour le Développement (GIZ), à la récolte des données de monitoring de la sécurité des femmes, à travers son projet dénommé « La radio au service des droits et du leadership des femmes pour la paix et la sécurité » exécuté à Walungu, Kalehe, dans la plaine de la Ruzizi et dans la ville de Bukavu.
Pour AFEM, un effort doit être fait pour une prise en compte effective des préoccupations des femmes dans les politiques et programmes de développement à travers des changements de mentalité, en vue de permettre aux femmes de participer effectivement à la refondation de l’Etat.
Abiud Olinde