Le Dr. Denis Mukwege exige une série d’actions répressives à l’égard du Rwanda, après la sortie du Rapport du Groupe d’experts des Nations Unies l’accusant de soutenir le groupe terroriste du M23.
Le Prix Nobel de la Paix le dit dans une déclaration publiée ce samedi 6 août 2022, en réaction à ce Rapport qui a été dévoilé jeudi dernier.
Commentant ce Rapport commandé par l’ONU, sur la situation sécuritaire à l’Est de la RDC, Denis Mukwege s’est quelque peu réjoui des conclusions de ce travail scientifique.
Pour lui, ce Rapport met en lumière une situation longtemps connue des autorités congolaises : l’implication du Rwanda dans les attaques perpétrées par le Mouvement du 23 Mars contre la RDC.
«Cette implication de l’armée rwandaise aux côtés du mouvement terroriste du M23 est connue depuis des mois par l’armée congolaise qui a déjà récupéré des équipements militaires et arrêté des soldats rwandais sur le territoire congolais,» souligné Dr. Denis Mukwege dans sa déclaration.
Suite à ces preuves « évidentes », le Médecin Directeur de l’hôpital Panzi appelle la communauté internationale à durcir le ton contre le régime de Paul Kagame. Il va jusqu’à demander des sanctions « militaires » à son égard.
« Des sanctions doivent être prises sans plus tarder, tant sur le plan politique, diplomatique, économique que militaire conformément aux Résolutions 1807 et 2293 du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui sanctionnent, notamment, les personnes et entités qui se livrent à des actes qui compromettent la paix, la stabilité ou la sécurité de la République Démocratique du Congo », suggère le gynécologue congolais.
Rappelons qu’en date du 12 juin 2022, lors de l’accueil du Roi des Belges à son Hôpital de Panzi, le Dr. Denis Mukwege avait déclaré à la presse que le M23 était soutenu par le Rwanda. A cette occasion, il demandait l’implication de la Belgique pour contraindre Kigali à cesser ses hostilités, comme l’avaient fait les Etats-Unis en 2013.
Cette fois, dans sa déclaration, le lauréat du Prix Nobel de la Paix 2018 appelle les partenaires internationaux de la RDC à œuvrer pour l’assainissement du secteur d’exploitation des ressources qui abonde le sol et sous-sol congolais ; éternelle source de déstabilisation de l’Est de la RDC.
Ainsi, il exhorte « les Nations Unies, les Etats-Unis et l’Union européenne à créer les conditions propices pour le développement d’un commerce propre et transparent des ressources dont regorge la RDC et à faire respecter les droits humains et les principes de base du droit international par tous les Etats dans la région des Grands Lacs africains » insiste-t-il.