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    Le sommet Union européenne (UE) et Union africaine (UA) a débuté le 17 février à Bruxelles, en présence des dirigeants des deux organisations ainsi que de plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement des deux continents, dont le président de la République du Congo, Denis Sassou N’Guesso, et le Premier ministre de la RDC, Jean-Michel Sama Lukonde, représentant le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi.

    Le sommet, explique le Conseil européen, constitue une occasion unique de jeter les bases d’un partenariat renouvelé et approfondi entre l’UA et l’UE bénéficiant d’un engagement politique au plus haut niveau fondé sur la confiance et une compréhension claire des intérêts mutuels.

    A cet effet, les dirigeants débattent de la manière dont les deux continents peuvent renforcer la prospérité et discutent également des outils et solutions permettant de promouvoir la stabilité et la sécurité grâce à une architecture renouvelée pour la paix et la sécurité. L’objectif est de lancer un ambitieux paquet d’investissements Afrique‑Europe en tenant compte des défis mondiaux tels que le changement climatique et la crise sanitaire actuelle.

    Sept tables rondes prévues

    Sept tables rondes thématiques seront également organisées autour de plusieurs thèmes: financement de la croissance ; systèmes de santé et production de vaccins ; agriculture et développement durable ; éducation, culture et formation professionnelle, migration et mobilité ; soutien au secteur privé et intégration économique ; paix, sécurité et gouvernance ainsi que changement climatique et transition énergétique [connectivité et infrastructure], numérique et en matière de transports.

    Les chefs d’État ou de gouvernement de l’UE et de l’UA participent aux tables rondes avec un groupe d’invités sélectionnés qui sont des experts dans leurs domaines respectifs. 

    Pas d’Europe sûre sans une Afrique stable

    Dans son mot d’ouverture, le président du Conseil européen, Charles Michel, a mis l’accent sur la nécessité absolue d’une Afrique stable, sûre et prospère pour les Africains et pour les Européens car, a-t-il affirmé, il n’y aura pas de monde stable, ni d’Europe sûre, sans une Afrique stable, sûre et prospère. « La prospérité de l’Afrique est dans l’intérêt de l’Europe.

    Le financement des économies est dès lors une priorité pour nous. C’est pourquoi nous avons lancé le projet d’une réallocation partielle des droits de tirage spéciaux. Nous sommes aussi en train de mettre en place, avec les banques de développement, des mécanismes innovants de financement de projets et de couverture des risques.

    Avec un objectif primordial: activer, démultiplier et canaliser plus efficacement l’argent privé vers les projets d’investissement. La prospérité et la stabilité adviennent dans un espace qui est d’abord démographique », a déclaré le président du Conseil européen. Pour lui, en terme d’espace de paix et de sécurité, les problèmes africains requièrent des solutions africaines, conçues par les Africains.

    « L’Union africaine et les organisations régionales jouent le rôle primordial pour mettre en œuvre les solutions aux conflits. Nous, Européens, sommes prêts, déterminés à travailler avec vous en vue d’une architecture de sécurité plus résiliente », a déclaré Charles Michel.

    Un partenariat repensé et rénové

    Dans son discours d’ouverture, le président en exercice de l’UA et président du Sénégal, Macky Sall, a invité ses homologues européens à sceller avec l’Afrique un partenariat repensé et rénové, afin d’installer un nouveau logiciel adapté aux mutations en cours en Afrique et apte à soutenir la dynamique novatrice du continent. Selon lui, l’objectif est de parvenir à une déclaration censée conduire à l’action. En effet, une déclaration conjointe sur une vision commune pour 2030 devrait être adoptée par les participants à la fin de ce sommet.

    Des projets concrets

    Pour sa part, le président en exercice du Conseil de l’UE et président français, Emmanuel Macron, a indiqué que le sommet se tient à un moment exceptionnel et la réussite ne peut être que commune.

    « Nous n’avons pas le choix que de bâtir des solutions communes », a-t-il indiqué, précisant qu’il d’agit d’avoir une feuille de route avec des projets concrets. A cet effet, il a rappelé que l’UE envisage d’investir 150 milliards euros en Afrique sur sept ans. Pour le président en exercice du Conseil de l’UE, ce sommet devrait permettre de donner des réponses concrètes aux défis auxquels sont confrontées l’Afrique et l’Europe dans les sept thèmes qui font l’objet des tables rondes.

    Emmanuel Macron a notamment parlé du projet « Constellation européenne » qui pourrait permettre d’offrir de la connectivité à tout le continent africain. L’objectif du projet est de renforcer la connectivité et les moyens de connexion au service des citoyens, notamment dans des territoires isolés, là où la fibre est trop chère.

    Le projet peut encore servir en situation de mobilité où seuls les satellites peuvent donner cet accès, par exemple, dans les avions ou sur les bateaux. Sur le plan de la santé notamment, Emmanuel Macron a rappelé que l’Europe est le continent qui a le plus donné de vaccins à l’Afrique et que le défi reste la production des vaccins sur le continent, car l’Afrique représente 20% de besoins mais produit seulement 1% de doses. 

    Global Gateway

    Pour sa part, la présidente de la Commission de l’UE, Ursula von der Leyen, a indiqué que ce sommet est l’opportunité de discuter de la manière dont les ambitions conjointes de l’Afrique et de l’Europe deviendront des réalités.

    A cet effet, elle a expliqué que le partenariat entre les deux parties devrait s’inscrire dans le cadre de la Global Gateway, une nouvelle stratégie européenne visant à développer des liens intelligents, propres et sûrs dans les domaines du numérique, de l’énergie et des transports et à renforcer les systèmes de santé, d’éducation et de recherche dans le monde entier.

    Ainsi, entre 2021 et 2027, L’Équipe Europe, c’est-à-dire les institutions et les États membres de l’UE, mobilisera jusqu’à 300 milliards d’euros d’investissements dans le numérique; le climat et l’énergie; les transports; la santé ainsi que l’éducation et la recherche.

    Dans le cadre de ce « Global Gateway », a fait savoir Ursula von der Leyden, l’UE investira 150 milliards d’euros sur le continent africain au cours des six prochaines années, soit 50% des fonds mobilisés dans le cadre de cette stratégie d’investissement. Pour elle, le meilleur investissement est celui qui est fait sur les personnes et Global Gateway va investir dans les talents de l’Afrique.

    Par ailleurs, la présidente du Conseil de l’UE est revenue sur la capacité pour l’Afrique de produire ses propres vaccins d’ARN messager. A cet effet, a-t-elle rappelé, deux usines de production de vaccin seront construites au Sénégal et au Rwanda. Ces usines, en collaboration avec l’OMS, pourraient devenir des hubs de transfert de technologies.

    En outre, a-t-elle précisé, ces usines ne devraient pas seulement fabriquer des vaccins à ARN Messager contre la covid-19, mais aussi contre d’autres maladies. Pour Ursula von den Leyden, c’est aux présidents africains de dire aux dirigeants de l’UE leurs attentes par rapport à tous ces projets.

    Avec Adiac-Congo

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