Accès Humanitaire

    C’est un fait rare, mais le Département d’État Américain s’est exprimé sur la gouvernance du président Rwandais Paul Kagame.

    Les points les plus saillants et saignants sont ceux liés aux droits humains, civils et politiques du peuple rwandais.

    Le bilan n’est pas aussi luisant à en croire ce rapport. Les États-Unis dressent un tableau sombre de la gouvernance Kagame. Les forces de sécurité rwandaises, contrôlées par les autorités civiles de ce pays sont accusés de plusieurs abus et violations des droits humains.

    Du respect des droits humains 

    Sur l’importante question liée aux droits humains, le département d’États américains note que les forces de sécurité du Rwanda ont été auteures des plusieurs exécutions illégales ou arbitraires, disparition forcée, torture, détention arbitraire, ingérence illégale dans les affaires privées…tout ceci au mépris de la constitution et autres lois du pays.

    « Les questions importantes relatives aux droits de l’homme comprenaient: les exécutions illégales ou arbitraires, disparition forcée, torture, détention arbitraire, prisonniers politiques, ingérence arbitraire ou illégale dans la vie privée par les forces de sécurité de l’État, » dit ce rapport consulté par Laprunellerdc.info

    En outre, ce rapport démontre un lien entre les forces de sécurité de l’État et les autorités civiles, qui selon lui, ont maintenu un contrôle efficace sur les premières.

    Des conditions inhumaines dans des prisons rwandaises

    Il est à signaler des conditions infrahumaines dans des prisons du Rwanda. Ce rapport indique que des conditions changent selon qu’on est dans un tel ou tel autre établissement.

    Le surpeuplement des prisons, le manque de nourriture et des soins appropriés, tel est le calvaire des détenus dans plusieurs maisons carcérales rwandaises.

    Ce rapport indique tout de même que dans certaines prisons gérées par le Service correctionnel du Rwanda (RCS) remplissent des bonnes conditions physiques. Elles se rapprochent, dit-il des normes internationales à certains égards, bien que les rapports de surpopulation et de pénurie de nourriture soient courants.

    «Selon le RCS, la population carcérale est passée de moins de 52 000 détenus en 2015 à plus de 66 000 au cours de l’année, ce qui a considérablement aggravé le surpeuplement. Les personnes condamnées et les personnes en détention provisoire dans les prisons du RCS étaient nourries une fois par jour»

    En janvier, jusqu’à six détenus ont été tués par balle à la prison de Huye lors d’une tentative d’évasion.

    Un porte-parole du RCS a déclaré aux gardes de la presse d’ouvrir le feu lorsque les détenus tentaient de grimper le mur de la prison à l’aide de cordes.

    De la liberté de la presse et de l’expression

    Bien que la constitution Rwandaise prévoit la liberté d’expression y compris pour la presse, le rapport du département d’États américains indique que le gouvernement de ce pays a sévèrement restreint ce droit.

    «Des journalistes ont rapporté que des responsables gouvernementaux les avaient interrogés, menacés et parfois arrêtés. Tout journaliste qui avait exprimé des opinions jugées critiques à l’égard du gouvernement sur des sujets sensibles était arrêté» lit-on dans ce rapport.

    La Commission rwandaise des médias (RMC), un organisme d’auto-réglementation, est parfois intervenue au nom des journalistes mais était généralement considérée comme partiale envers le gouvernement.

    Les journalistes ont indiqué que la plupart des postes au sein du conseil d’administration du CMR avaient été pourvus en étroite consultation avec le gouvernement et remis en question l’indépendance du conseil.

    Même s’il n’y a jamais eu une restriction officielle au droit des individus de critiquer le gouvernement en public ou en privé sur la mise en œuvre des politiques et d’autres questions, une interprétation large des dispositions du code pénal a eu un effet dissuasif sur ces critiques.

    Le gouvernement n’a généralement pas toléré la critique de la présidence et de la politique gouvernementale en matière de sécurité, de droits de l’homme et d’autres questions jugées sensibles, indique le rapport.

    Des arrestations ou détentions arbitraires

    Les forces de sécurité rwandaises, très contrôlées par les autorités civiles sont encore et toujours ici pointées du doigt.

    Elles sont ici accusées, selon toujours le rapport du Département d’État Américain, d’être à la base des arrestations arbitraires et des exécutions extra judiciaires.

    En dépit de la constitution qui interdit des arrestations et détentions arbitraires, les forces de sécurité du Rwanda arrêtent et détiennent régulièrement des personnes arbitrairement et sans procédure régulière.

    Des ONGDH ont d’ailleurs, plusieurs fois décrié cela. Surtout pour ce qui est des personnes suspectées, accusées d’être en connivence avec le FDLR et autres mouvement anti régime.

    «Des ONG de défense des droits de l’homme ont signalé que des individus soupçonnés d’avoir des liens avec les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda, le Congrès national du Rwanda ou d’autres groupes d’insurgés avaient été détenus illégalement et maintenus au secret pendant de longues périodes dans des conditions difficiles et inhumaines. Les défenseurs des droits de l’homme ont décrit un schéma dans lequel les forces de sécurité de l’État détenaient des détenus dans des centres de détention non officiels pendant des mois ou des années avant de les transférer dans des centres de détention officiels», écrit-on dans ce rapport.

    Ce coup de gueule du Département d’Etat américain au sujet de la gouvernance de celui qui a longtemps été l’enfant chéri des Etats-Unis, laisse transparaître soit un malaise ou un souci pour l’administration américaine d’exiger plus d’espace d’expression dans le pays de Paul Kagame.

    Jean-Luc M.

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