L’ancien chef de l’État Sénégalais n’appelle plus à brûler les bulletins de vote le jour du scrutin, il appelle maintenant à résister pacifiquement à une élection qu’il juge « truquée » par Macky Sall, président du Sénégal et candidat à sa propre succession. C’est dans un communiqué publié ce jeudi 21 février au soir que le chef de file du Parti démocratique sénégalais, Abdoulaye Wade a fait savoir ce changement de position.
Dans un discours prononcé le 14 février, Wade avait appelé les sénégalais à perturber le scrutin du 24 février. « Nous, PDS, on ne participe pas. Certains ont appelé au boycott, tout ça… Nous, nous décidons de nous attaquer aux bureaux de vote pour qu’il n’y ait pas d’élection. Parce que nous estimons que si nous brûlons 50 ou 70% des bureaux de vote, on sera obligé de recommencer les élections dans d’autres conditions. Voilà ce que nous allons faire. », avait-il déclaré.
C’est la rencontre avec le président Guinéen Alpha Condé et avec les chefs religieux du Sénégal qui a fait reculer Abdoulaye Wade. Mais celui-ci reste convaincu que les électeurs sont contre Macky Sall et contre l’élection.
Le changement de discours de l’ancien chef de l’État Sénégalais à deux jours du scrutin rappelle la stratégie que beaucoup d’analystes ont qualifié d’ambigüe qu’avait adopté Lamuka de Martin Fayulu pendant la période électorale en RDC. Un cadre avait d’ailleurs fait allusion à la possiblité des machines d’être brulées. Même proche de la date des élections, elle appelait à ne pas voter avec la machine à voter. Elle s’était ensuite rétractée et appeler les congolais à aller voter malgré la présence de la machine à voter.
Pour beaucoup de détracteurs de Lamuka, ce changement de position avait finit par désorienter les électeurs et avait conduit à l’échec du camp de Martin Fayulu qui avait ensuite contesté les résultats de vote. Lamuka a ensuite introduit une requête en contestation à la cour constitutionnelle qui l’avait jugée non fondée par manque des preuves.
Comme la politique africaine est faite pour se ressembler, on peut se demander si Abdoulaye Wade ne sera pas appelé à contester les résultats issus des urnes alors qu’il appelle au boycott.
Thomas Uzima