Une centaine de Congolais réfugiés en Ouganda ont été conduits à Bunagana contre leur propre gré dimanche 11 septembre 2022, dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu.
Ces Congolais, essentiellement des femmes, des enfants et quelques hommes avancés en âge se déplaçaient à bord de deux bus. Selon un réfugié congolais en Ouganda et qui a requis l’anonymat, ses compatriotes quittaient le camp de Nakivale, en Ouganda.
Ils voulaient regagner la RDC en passant par la douane de Kitagoma pour rejoindre leurs proches expulsés de l’Ouganda au début de ce mois de septembre.
Mais des militaires ougandais de l’UPDF les ont désorientés et les ont conduits sous escorte à Bunagana, à partir du check point de Kanava, où ces militaires ougandais contrôlent les pièces d’identité.
Certains d’entre ces réfugiés manquaient des cartes d’identité et même des cartes de refugié. Ils ont été ainsi conduits à Bunagana, confie cette source.
A Bunagana, ces réfugiés congolais ont été accueillis par des combattants du M23. Ceux-ci ont libéré femmes et enfants. Mais certains hommes ont subi un interrogatoire des services d’intelligence du M23, ajoute notre source.
La Société Civile de Rutshuru condamne fermement cet incident. Pour son président, Jean Claude Bambanze, le Gouvernement ougandais « sacrifie » ainsi des réfugiés congolais, en les renvoyant vers un lieu qu’ils avaient fui à cause de l’insécurité.
Il parle là de la complicité entre le régime de Museveni et le M23. Jean Claude Bambanze condamne également le silence du Gouvernement de Kinshasa face à cet incident, et même de l’expulsion d’autres congolais de l’Ouganda depuis le début du mois.
Le président de la Société Civile forces vives en territoire de Rutshuru appelle le Gouvernement de Kinshasa à faire tout son mieux pour s’assurer de la sécurité de ces citoyens congolais, ramenés à Bunagana contre leur propre gré.
Faustin Tawite, depuis Rutshuru