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    Les députés nationaux du Front Commun pour le Congo (FCC) ont boycotté ce jeudi 14 avril 2022, la plénière consacrée au début de l’examen de la proposition de la loi électorale, en marge des prochaines élections prévues en 2023.

    Dans une déclaration rendue publique ce même jeudi, ces députés indiquent que les réformes électorales, doivent faire l’objectif d’un « très large » consensus.

    Les élus de la plateforme de Joseph Kabila exigent une loi électorale dont les grandes lignes auront été discutées, « préalablement et en dehors du Parlement », entre les différentes parties prenantes, dont la Société Civile qui n’a pas de représentant au sein du Parlement.

    «Nous tirons, une fois de plus, la sonnette d’alarme sur les dérives dictatoriales orchestrées par le Président de l’Assemblée nationale pour le compte de l’union sacrée pour la nation, famille politique du Président de la République. C’est avec étonnement que nous avons reçu mardi 12 avril 2022, tard dans la soirée, le message de convocation d’une plénière pour ce jeudi 14 avril 2022 afin d’examiner la proposition de loi modifiant la loi électorale et cela, sans qu’aucun consensus ait été préalablement dégagé entre les forces politiques et sociales. Nous rappelons à l’opinion publique que les réformes électorales doivent faire l’objet d’un très large consensus entre tous les acteurs concernés afin d’éviter au pays des élections chaotiques, sources de frustrations et de conflits,» déclarent-t-ils.

    Selon eux, l’actuel régime s’est illustré par la « violation intentionnelle » de la constitution et des lois de la République, pour préparer « la tricherie » aux élections de décembre 2023.

    Les membres de l’ancienne majorité parlementaire considèrent que l’Assemblée Nationale est devenue une « caisse de résonnance » de la volonté du Président de la République.

    «Nous nous abstenons de participer à l’examen de la proposition de loi portant révision de la loi électorale qui commence ce jour au sein d’une Assemblée nationale qui, sous ce régime dictatorial, est devenue une simple caisse de résonnance de la volonté du Président de la République et de son gouvernement. Point n’est besoin de rappeler la mise en place d’une plénière et d’un bureau de la CENI sans représentants de l’opposition politique, comme le veut la loi organique portant organisation et fonctionnement de cette institution d’appui à la démocratie, l’objectif étant de mettre en place une équipe chargée d’organiser ladite tricherie, au regard du bilan médiocre du Régime en place (hausse généralisée de prix des produits de première nécessité, pénurie des produits pétroliers rendant le transport des biens et des personnes chaotique, prolifération des cas de détournement des deniers publics, détérioration sans précédent des conditions de vie de la population)» indiquent ces députés du FCC.

    Ils appellent la population à sanctionner, lors des prochaines élections, les élus qui prendront part à la révision électorale, dans qu’un consensus n’ait été trouvé entre les différentes parties prenantes.

    «Nous invitons les organisations citoyennes, les forces politiques et la société civile dans toute sa diversité, ouvrant pour les élections transparentes, crédibles, démocratiques et apaisées, ainsi que la population congolaise dans son ensemble à se lever comme un seul homme en vue de barrer la route aux jouisseurs sans vision qui animent actuellement les institutions politiques de notre pays, et leur demandons d’identifier les députés nationaux qui prendront part à cette messe noire contre notre pays afin de leurs réserver des sanctions exemplaires aux prochains scrutins qui pointent à l’horizon et pour lesquels nous n’accepterons aucun glissement,» déclarent-t-ils.

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    Les députés du FCC disent ainsi refuser d’accompagner cette « tricherie programmée », qui pour eux, ne pourra que déboucher sur des tensions supplémentaires « dans notre pays déjà meurtri ».

    En plus du consensus autour des réformes électorales, ils demandent une Cour constitutionnelle « conforme à la constitution » et aux lois pertinentes, ainsi qu’une CENI « recomposée » et comprenant les représentants « légitimes » de l’opposition politique.

    Museza Cikuru

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