Une équipe de sept hauts responsables de l’armée, de la police et du service de migration sera dépêchée dans le territoire de Yumbu, en province de Maï-Ndombe, sur ordre du président de la République. Cette délégation conduite par le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur et Sécurité, est attendue à Yumbi ce mardi 26 février 2019 avec entre autre comme mission d’œuvrer pour le retour de la sécurité dans ce territoire, théâtre des conflits sanguinaires en toute fin de l’année 2018.
A travers un communiqué de la présidence, signé Vital Kamerhe le directeur de cabinet du chef de l’Etat congolais, il est clairement relevé que l’expédition de cette délégation est consécutive à l’état de lieu de la situation dans le territoire de Yumbi après le regain de conflit qu’il y a eu les derniers mois. Cette « mission de haut rang » aura comme tâche, conjointement avec la notabilité locale, de sensibiliser les habitants pour la réconciliation, de préparer le terrain pour le rapatriement des déplacés, « évaluer les conditions sécuritaires, humanitaires et sanitaires, en vue d’y apporter des solutions idoines et faire régner l’ordre, la quiétude et travailler dans la convivialité avec toutes les communautés présentes ».
Une population évaluée à plus de 16000 personnes a dû fuir les affrontements, se réfugiant du côté de Congo-Brazzaville. Les retours de ces citoyens est susceptible de provoquer une sérieuse crise tant sociale, humanitaire que sécuritaire si la question n’est pas prise avec délicatesse.
Pour ce faire, outre le ministre de l’intérieur, la mission sera constituée du Commissaire Général de la Police Nationale Congolaise, le commandant de la première zone militaire, le chef d’Etat-Major des Renseignements militaires, l’Auditeur Général des FARDC, l’Administrateur Général de l’ANR ainsi que le Directeur Général de la Direction Générale des Migrations (DGM).
Pour rappel, la population de Yumbi, comme celles de Beni-Ville, Beni-Territoire et Butembo, n’avait pas voté le 30 décembre 2018. Si dans la région Beni-Butembo la CENI avait prétexté la recrudescence de la maladie à virus Ebola pour annuler une partie du scrutin et reporter une autre, à Yumbi la centrale s’est appaisanti sur une situation sécuritaire incertaine.
C’est en effet en ce mois de mars prochain que les habitants de Yumbi iront au rendez-vous des urnes afin de voter pour leurs députés nationaux et provinciaux.
La délégation est donc engagée dans une course acharnée contre la montre afin d’instaurer la stabilité dans cette zone avant la date de la tenue dudit scrutin.
John Achiza