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    Aleksandr Zingman, un homme d’affaires et prétendu marchand d’armes ainsi que deux de ses compagnons, ont été arrêtés à Lubumbashi le 17 mars. Détenteur d’un passeport américain et consul honoraire du Zimbabwé, Aleksandr Zingman était « accompagné de son collègue Oleg Vodchits, citoyen biélorusse, et de l’homme d’affaires italien Paolo Persico.

    Tous deux ont également été appréhendés, selon l’AFP, qui a obtenu ces informations auprès d’un haut responsable sécuritaire congolais qui n’a pas souhaité révéler les raisons de leur arrestation.

    De son côté, le vice-ministre congolais de la Justice, Bernard Takaishe, fait savoir qu’il ne peut rien dire à propos de ce sujet « étant donné que ce prétendu dossier n’est pas encore porté devant la justice qui relève de ma compétence. »

    Selon le journal en ligne sud-africain Daily Maverick, Aleksandr Zingman aurait été arrêté après avoir rencontré l’ancien président Joseph Kabila.

    Toujours selon ce quotidien en ligne, une autre source congolaise a affirmé que Zingman avait proposé de vendre des armes à l’ancien président congolais.

    Bien qu’aucune preuve n’existe jusque-là à propos d’une quelconque vente d’armes, il est important de souligner que par le passé, le Bélarus a vendu des armes à la RDC sous la présidence de Joseph Kabila, comme le rappelle l’analyste politique et expert des questions géopolitiques et sécuritaires, Jean Jacques Wondo :

    « On lui reproche plusieurs choses, notamment le fait que c’est un marchand d’armes bélarusse. Mais ce que je sais c’est que durant les dernières années de la présidence de Kabila, il y avait un circuit d’achats d’armes qui passait par les ex-pays soviétiques, dont notamment le Bélarus, la Serbie ou encore les Etats qui sont issus de l’ex-Yougoslavie et il y avait des sociétés bélarusses qui exportaient des armes, » explique l’expert.

    Et d’ajouter: « En 2018, par exemple, on a livré des avions d’entrainement aux FARDC et d’autres armements et d’autres avions de type Sukhoi. Donc ce que je sais est que ce système passait par un circuit qui n’était pas officiel parce que normalement les ventes et les achats d’armes doivent passer par l’état-major général des FARDC. Mais tout le système qui a été mis en place était géré par la maison militaire du chef de l’Etat », conclut-il.

    Pour Alexander Alesin, un expert militaire basé à Minks contacté par la rédaction russe de la DW « Aleksandr Zingman n’est pas le portefeuille d’Alexandre Loukachenko, c’est une personne inconnue à Minsk. »

    Cependant, Alexander Alesin a expliqué qu’ »il y a un certain nombre d’hommes d’affaires qui se livrent au trafic d’armes. Souvent, les marchandises sont vendues en vrac et en détails aux clients. Tout ceci dans le but qu’on ne puisse pas remonter directement vers les officiels.« 

    L’expert précise  « qu’il s’agit de livraisons qui ne peuvent pas être vues par des satellites. Ce ne sont certainement pas des chars ou des navires explique-t-il mais quelque chose qui peut être caché. Par exemple des missiles sol-air MANPADS ou des canons anti aériens ZU-23, des armes qui peuvent être utilisée par des bandes armées dans des conflits locaux.« 

    Selon l’AFP, malgré les nombreuses tentatives des consulats américains et zimbabwéens, il n’y aucun signe de vie d’Aleksandr Zingman et ses deux compagnons.

    Avec DW

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