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    Des cadres de l’organisation Mahoro Peace Association (MPA) résidant aux Etats-Unis ont œuvré par le passé au sein de groupes armés ayant, là encore, sévi dans l’est de la RDC. Parmi eux, un discret groupement nommé Abarwanashyaka (« Volontaires » en kinyamulenge) rassemblant d’anciens combattants; et dont les cotisations sont soupçonnées d’être essentiellement dirigées au bénéfice aux Twigwaneho.

    La plupart ont fait le coup de feu au sein du RCD, à l’image de son responsable John Nyabashoshi Mukiza, ancien major au sein de la rébellion et actuellement installé au Texas.

    C’est une révélation du magazine Afrique Intelligence qui cite le FBI et les services de renseignement congolais.

    Parmi ces cadres on cite par exemple, David Munyamahoro Banoge, qui a fait fonction de trésorier au sein du comité de direction de la MPA entre 2020 et 2022. Il était précédemment un membre influent de la mutualité banyamulenge à Bujumbura.

    Vingt ans plus tôt, il était officier de renseignement pour le compte du RCD à Uvira, cité frontalière avec le Burundi, où certains témoins font mention de son rôle présumé dans l’exécution de réfugiés hutus. Banoge fait partie des survivants du massacre de Gatumba.

    A cette liste, s’ajoute quelques leaders politiques Banyamulenge qui d’une façon ou d’une autre ont été l’appui principal de cette association et par ricochet, des milices dans les hauts plateaux.

    C’est notamment le député national du Sud-Kivu, Moïse Nyarugabo. Il n’a pas été oublié. Il est considéré comme l’un des parrains de l’organisation MPA. Il a cependant « réfuté toute relation particulière » avec l’association, si ce n’est « des liens familiaux et amicaux ».

    Il a avoué, « Je n’ai jamais eu connaissance de ces transferts financiers au groupe de Makanika ». En revanche, il voit d’un bon œil et n’est pas contre les « Twirwaneho » qui selon lui, « sans leur action, il ne resterait plus un seul Munyamulenge » –

    Ruberwa est l’oncle direct du docteur Freddy Kaniki, ancien membre du comité exécutif de la MPA entre 2009 et 2011, et considéré par nos sources comme l’un des stratèges de l’association.

    L’intéressé se présente comme un enseignant, chercheur et docteur en pharmacie, installé en Alaska. Il réfute auprès d’Africa Intelligence toute fonction exécutive au sein de l’association, ainsi que l’existence de transferts financiers entre l’association et les groupes Twigwaneho. Des accusations dont il attribue la paternité à des dissensions au sein de la communauté banyamulenge.

    Lire aussi L’organisation Mahoro Peace accusée de financer les milices Banyamulenge

    Freddy Kaniki a gardé un lien fort avec la région des Grands Lacs, et plus particulièrement avec le Burundi. Dans la capitale économique, Bujumbura, il a fondé en 2014 une école supérieure, la Burundi American International Academy BAIA), où des enfants de Pierre Nkurunziza, sont scolarisés.

    Proche de l’ancien président burundais jusqu’à son décès en 2020, Kaniki a tenté de convaincre Gitega de l’intérêt à appuyer les Twirwaneho dans la lutte contre les rebelles Red Tabara.

    De son côté, MPA assure que « chaque membre de notre organisation, comme toute personne s’installant aux Etats-Unis, a fait l’objet d’un processus de vérification de ses antécédents ».

    Jean-Luc M.

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