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    Le 3 mai de chaque année, est célébrée la journée mondiale de la liberté de la presse. A l’occasion de cette journée, la Rédaction Laprunellerdc.info s’est spécialement intéressée à la vie professionnelle des journalistes de Beni au Nord-Kivu, une zone en conflit.

    Ces derniers parlent des conditions très difficiles et parfois inhumaines dans lesquelles ils travaillent dans la région de Beni; étant plusieurs fois menacés d’une part par des autorités et d’autre part par des habitants lors des manifestations.

    C’est le cas de de Trésor Kapepela Benjamin, journaliste reporter à la Radiotélévision Graben/Beni, depuis 2013, qui rappelle que cette journée devrait constituer un rappeler aux gouvernants; quant à la nécessité de respecter leur engagement en faveur de la liberté de la presse.

    «Nous travaillons dans des conditions vraiment difficiles, et même inhumaines. Nous sommes dans une zone qui est toujours attaquée par des rebelles ADF et Maï-Maï. Alors il nous arrive d’être très exposé lors de nos descentes sur terrain. Personnellement j’ai plusieurs fois risqué ma vie dans la recherche de la bonne information,» explique-t-il.

    Des menaces des autorités et miliciens
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    Trésor Kapepela sur le terrain à Beni

    Trésor Kapepela pense que la relation entre les journalistes et les autorités à Beni n’est pas vraiment bonne; étant donné que ces derniers n’hésitent pas à menacer, tout comme les acteurs des groupes armés, les journalistes qui diffusent des informations qui ne leur plaisent pas.

    «Je dirais que la relation collaboration entre les autorités et bonne et elle ne pas bonne. Elle est bonne lorsque les autorités veulent nous utiliser pour passer leur message; Mais parfois ces même autorités nous censurent, une fois on diffuse quelques chose qui n’est pas de leur obédience. J’ai plusieurs fois été victime des menaces des plusieurs personnes dont des rebelles ADF; des présumés miliciens et même des militaires eux même; qui nous intimident pour avoir diffuser de choses qui les plaisent pas. Nous restons cependant déterminés car pour accéder à la bonne information, il faut un sacrifice,» ajoute-t-il.

    C’est presque le même constat pour Juvenal Bulemo, journaliste à la radio Grâce-Fm/Beni. Lui aussi parle des conditions de travail « très compliquées » pour les journaliste à Beni.

    «C’est très difficile de travailler à Beni, nous sommes à la fois secoués par les services de sécurité; et nous avons aussi peur des rebelles. Mais aussi il y a aussi certains habitants qui nous accusent d’être d’un ou d’un autre camp. Même les manifestants nous agressent. Il y a aussi des interpellations parmi des journalistes. Parfois il est difficile de ne pas donner la vraie information et lorsque vous donnez la vérité ça cause problèmes du côté des services de sécurité; qui nous privent parfois d’accéder aux sources. Nous ne demandons rien que la liberté. La population doit comprendre que le journaliste est neutre,» dit Juvenal Bulemo à Laprunellerdc.info.

    Même conditions « difficiles » pour les femmes

    Ce travail dans l’insécurité est autant difficile pour les hommes que pour les femmes. C’est l’exemple de Kavira Syahava Charmante, journaliste à la radio Oasis Congo, qui exerce depuis au moins 2 ans dans la région.

    «C’est pas vraiment facile d’exercer notre métier dans la région de Beni. Parfois lors des manifestations on est confondu aux manifestants, et même torturés. Nous ne sommes pas vraiment libre de passer les informations tel que reçues par crainte pour notre sécurité. Tous les médias de Beni, ont récemment été contraintes de ne pas diffuser certains messages, et c’est pas vraiment bon. La relation avec les autorités n’est pas vraiment au top car la liberté de presse est restreinte » déclare-t-elle.

    Et d’ajouter : «Etant que femme nous nous heurtons à plusieurs difficultés. C’est pas facile d’accéder aux sources, car parfois vous prenez rendez-vous avec quelqu’un; et arrivé là-bas il commence à changer de sujet. J’encourage les journalistes femmes de Beni, à continuer à se battre et faire leur métier comme il se doi,» dit-elle.

    Roger Kakulirahi, à Beni

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