International Crisis Group note l’implication des pays étrangers dans les violences en Ituri. Dans un rapport rendu public ce mercredi 15 juillet, cette organisation cite en particulier le Rwanda et l’Ouganda.
« Le Rwanda et l’Ouganda ont tous deux des liens historiques avec des groupes armés et des rébellions en Ituri et au Nord-Kivu », peut-on lire dans le rapport.
Il note que le Rwanda a eu plus d’interactions avec le Nord-Kivu tandis que l’Ouganda a joué un plus grand rôle en Ituri et dans le nord du Nord-Kivu.
« Plusieurs acteurs congolais, actifs dans les précédentes guerres dans l’Est du Congo, sont impliqués dans le conflit en Ituri et opèrent à partir de l’Ouganda », renchérit le rapport.
Parmi ces groupes armés il cite le RDC-K/ ML de Mbusa Nyamwisi dont certains de ses membres sont toujours installés en Ouganda, « au vu et au su des autorités » et maintiennent un contact avec des groupes armés actifs dans le Nord-Kivu et l’Ouganda.
International Crisis Group évoque une implication des M23
Des anciens rebelles du M23 installés en Ouganda seraient également impliqués dans les violences actuelles en Ituri.
International Crisis Group note que le Rwanda accuse l’Ouganda d’attiser les violences en Ituri dans le cadre d’un plan large de déstabilisation qui toucherait le Nord-Kivu et, par extension, la sécurité du Rwanda.
« Kampala a toujours nié cette allégation, accusant à son tour Kigali de soutenir les ADF au Nord-Kivu. S’il est difficile à ce stade de déterminer l’ampleur de ces opérations de recrutement et d’exfiltration d’anciens rebelles vers l’Ituri, au niveau local, la conviction existe parmi les responsables politiques et les membres de la société civile qu’il y a un lien entre violences en Ituri et agissements d’acteurs basés à l’extérieur du pays », fait-il observé.
Ainsi, International Crisis Group demande au président de la République, Félix Tshisekedi, dans le cadre de ramener la paix dans cette partie de pays, de mettre le conflit de l’Ituri à l’ordre du jour du nouveau forum quadripartite réunissant l’Angola, l’Ouganda, la RDC et le Rwanda.
« L’Ouganda et le Rwanda pourraient se servir de ce forum pour discuter de leurs accusations réciproques de soutien aux groupes armés dans l’Est du Congo, y compris en Ituri, et s’engager à mettre un terme à ce soutien », indique-t-il.
Dans le cas contraire, fait observer Intrnational Crisis Groupe, « on risque de déboucher sur une crise plus large dans les années à venir ».
Thomas Uzima