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    Le président de l’Assemblée Nationale de la RDC a invité ce lundi 29 mars, les députés de l’Est du pays à « quitter » les groupes armés; accusés d’exactions et de massacres de civils. « Je vais le dire, vous les députés du Grand-Kivu, quittez les groupes armés. Certains d’entre vous sont à la base des conflits communautaires par leurs discours », a déclaré le président de l’Assemblée, Christophe Mboso N’Kodia Pwanga, à des députés qui faisaient le siège de son bureau lors d’une séance plénière.

    Ces députés originaires des provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et de l’Ituri ont bruyamment demandé que la question de l’insécurité permanente dans l’Est du pays; soit traitée en priorité lors cette reprise de la session parlementaire du mois de mars. Faisant le siège du bureau du président, les députés ont brandi des affiches indiquant; « Pas de Congo sans Beni (territoire situé dans la province du Nord-Kivu) », « Pas de Congo sans l’Ituri », « Non aux massacres »…

    « Nous ne sommes impliqués ni de près ni de loin dans l’activisme des groupes armés »

    En réaction, les élus de l’Est se disent non concernés par les propos du Président de l’Assemblée Nationale. Ils rappellent qu’ils ont toujours participé aux différentes campagnes de sensibilisation des groupes armés pour le retour de la paix dans la partie Est de la RDC.

    «Au nom de tous les députés de l’Est, nous ne sommes impliqués ni de près ni de loin dans l’activisme des groupes armés. Au contraire, nous sommes mobilisés depuis le début de la législature dans toutes les activités de l’État pour l’éradication totale des groupes armés à l’Est. À titre d’exemple : au début de la législature, les députés du Nord-Kivu, de l’Ituri et du Sud Kivu se sont tous impliqués dans les campagnes de sensibilisation des groupes armés. Suite à cela, certains groupes armés dans le Masisi se sont regroupés dans différents camps. Fort malheureusement, par manque de logistiques et moyens du gouvernement, certains groupes armés sont retournés dans leurs milieux d’origines », a dit le député national Singoma Mwanza cité par Actualite.cd, au nom du groupe, lors de la plénière tenue ce lundi.

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    Ces élus soulignent qu’ils ont toujours joué leurs rôles mais les autorités compétentes à leur tour ne s’impliquent pas; notamment pour l’arrestation et les poursuites à l’encontre des auteurs de l’insécurité.

    « Face à la détérioration des conditions sécuritaires dans la région; les élus du Nord Kivu que nous sommes avaient depuis longtemps alerté toute l’opinion nationale ainsi que le gouvernement central sur l’échange d’informations appropriées. C’est ainsi que les opérations militaires ont été menées en conséquence malheureusement les résultats sont peu probants à ces jours; avec notamment des détournements des fonds destinées aux opérations; des trafics d’armes et haute trahison de la part quelques officiers », ont-ils déploré dans leur motion d’information.

    L’est de la RDC est déstabilisé par les activités de plus de 122 groupes armés recensés dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri et Tanganyika; selon un groupe d’experts du Baromètre sécuritaire du Kivu.

    Depuis le début de l’année, plus de 200 personnes ont été tuées par des présumés éléments des Forces démocratiques alliées (ADF), dans la région de Beni et au sud de l’Ituri, selon le HCR.

    Museza Cikuru

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