Alors que la population congolaise s’attendait déjà à une décision des autorités, qui consacrerait la réouverture des écoles, la fenêtre d’espoir commence à se rétrécir, suite à la montée en flèche des cas de covid-19 dans différentes provinces à travers le pays.
Le 15 mai dernier, le ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST) Willy Bakonga, avait indiqué à l’issue d’une réunion qui avait rassemblé plusieurs intervenants du secteur autour de lui, que les participants ont opté pour la reprise totale des enseignements, dans les 19 provinces qui ne sont pas touchées par la pandémie. Celui-ci indiquait que pour les 7 provinces touchées, la priorité sera donnée aux classes terminales, qui elles seules pourront reprendre les cours.
Un peu plus tard, le 20 mai 2020, le ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU) a instruit les présidents des conseils d’administration des Universités, ISP, ISTAT et de l’AUIPA, d’examiner les modalités pratiques devant permettre une reprise imminente des activités académiques. Thomas Luaka indiquait que cette reprise commencera dans un premier temps, dans les provinces non touchées par le coronavirus.
Jusque-là, aucune date n’a été communiquée par les officiels, concernant une probable reprise des enseignements, suspendus depuis le 19 avril 2020, même dans les provinces non encore affectées.
«Observer la plus grande prudence»
Du haut de la tribune du Sénat mardi 26 mai 2020, répondant aux questions lui adressées la semaine dernière par les élus, le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba est revenu sur les efforts consentis par le Gouvernement, dans la réouverture progressive des écoles sur l’ensemble du territoire national en cette période de la pandémie de Covid-19. Pour le Chef du Gouvernement, le pays continue à ce jour de mûrir cette idée, au regard du nombre de cas de plus en plus croissant, qui oblige à observer la plus grande prudence.
«Le Gouvernement poursuit la réflexion sur la réouverture des écoles, avec le Secrétariat technique de la riposte au Covid-19 et les partenaires éducatifs, parmi lesquels les associations des parents. Au moment où la courbe de la progression de la pandémie est encore ascendante, dans les provinces infectées, la responsabilité nous oblige à observer la plus grande prudence.» a dit Sylvestre Ilunga Ilunkamba aux élus.
L’incertitude a été le plus renforcée par sa position, selon laquelle une autre réflexion est en cours, sur la possibilité d’autoriser la tenue des examens juste pour les classes terminales. Cette décision qui dépendra selon lui de l’évolution de la pandémie, voudrait dire que l’année sera nulle pour les autres classes.
«Une autre réflexion est en cours sur la possibilité d’autoriser la tenue des examens juste pour les classes terminales de 6ème secondaire et primaire. Et toujours dans le strict respect de la distanciation physique et des mesures de prévention. Mais tout cela est fonction de l’évolution de la pandémie.» a dit Sylvestre Ilunga.
Plus de 100 cas par jour
Signalons que les mesures restrictives, prises par les autorités congolaises face au coronavirus, concernent entre autres la suspension des activités dans les écoles, universités, églises et même interdiction de cérémonie de deuils et funérailles.
Alors que la riposte semblait être maîtrisée par les autorités publiques et scientifiques, les confessions religieuses ont également plaidé le 19 mai dernier, au près du premier ministre, pour un assouplissement de la mesure relative à l’interruption des cultes. Mais aussi examiner la possibilité d’un déconfinement progressif des églises, qui tient compte des provinces encore non touchées par la maladie à Coronavirus. Et étudier les modalités pratiques pour celles qui ont déjà enregistré des cas de Covid-19, selon l’évolution de la maladie.
Mais depuis quelques jours, le Comité de riposte enregistre plus de 100 cas par jour, et le nombre de cas dans les provinces autres que Kinshasa augmente également plus rapidement. Ce mardi 26 mai par exemple, le pays a enregistré pour une seule journée 143 nouveaux cas confirmés, dont à 95 Kinshasa, 20 au Nord-Kivu, 12 au Sud-Kivu, 11 au Kongo central, 4 dans le Haut-Katanga et 1 au Kwilu.
Depuis le début de l’épidémie déclarée le 10 mars 2020 en RDC, le cumul de cas est de 2.546, dont 2.545 confirmés et 1 probable. Au total, il y a eu 68 décès (67 cas confirmés et 1 cas probable) et 365 personnes guéries.
Museza Cikuru