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    Malgré les différentes opérations menées par l’armée congolaise avec l’appui de la mission onusienne; la région de Beni demeure en proie à l’activisme de plusieurs groupes armés locaux et étrangers, qui perpètrent des massacres contre des populations civiles.

    Dans cette tribune que vous propose Laprunellerdc.info, l’Analyste indépendant Didier Sangara; estime que l’arrêt de ces tueries passe notamment par l’acceptation de l’exploitation commune; des nappes pétrolières du Lac Albert et du pétrole du parc Virunga.

    RDC: L’arrêt des massacres de la population de Beni passe par l’acceptation de l’exploitation commune des nappes pétrolières du Lac Albert et du pétrole du parc Virunga.

    Nul n’ignore que depuis 1990, plusieurs conflits violents ont été alimentés par les Etats-Unis pour l’exploitation des ressources naturelles de l’Est de la RDC et ce, au prix d’un lourd tribut humain. Rappelons que l’histoire du pays est marquée par l’exploitation de ses ressources humaines et géologiques. De plus en plus, les compagnies pétrolières sont actives en Afrique.

    Le 02 juin 2002, le gouvernement Congolais avait été approché par la firme Britannique Héritage oïl pour étudier le potentiel pétrolier et avait signé un protocole d’accord portant sur l’exploitation d’un immense périmètre de 30 000 km allant de la ville de Rutshuru, au sud du Lac Albert. A dépit de cet accord, la prospection est restée au point mort du côté Congolais.

    Le 08 septembre 2007, grâce aux bons offices du président Tanzanien, Joseph KABILA et Yoweri MUSEVENI avaient signé à Ngundoto des accords selon lesquels les deux parties s’engageaient à améliorer leur coopération, notamment dans le domaine d’exploration et d’exploitation des gisements pétroliers transfrontaliers. Ces accords de Ngundoto visaient entre autres, à réaffirmer le respect des frontières héritées de la colonisation et à prévoir l’exploitation commune des nappes pétrolières du Lac Albert. Mais le 25 septembre, dix-sept jours seulement après la signature des accords, un nouvel accrochage mortel entre les deux forces armées FARDC et UPDF avait eu lieu. Sur les rives du Lac Albert, la progression de la mise en valeur pétrolière est aujourd’hui encore à l’avantage de l’Ouganda.

    En 2010, le gouvernement Congolais a signé des contrats de partage de production de pétrole couvrant 85% de la superficie du parc Virunga, alors que la loi Congolaise y interdit toute exploitation et que ce parc est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

    2011, Kampala a annoncé la création d’un oléoduc qui, selon les autorités Ougandaises, devrait relier la RDC au port de Mombassa via l’Ouganda.

    Enjeux globaux de l’énergie

    La RDC, plus précisément à l’Est devient intéressante pour l’industrie pétrolière globale. Les projections de la consommation mondiale de produits pétroliers passent de 70 millions de barils par jour à 120 millions de barils par jour d’ici 2030 (soit une augmentation de 55%). Ainsi, les sociétés pétrolières internationales majeures sont engagés dans la recherche de nouveaux gisements de pétrole. Où ? Dans le Ruwenzori !

    Le pétrole de la République démocratique du Congo est une ressource naturelle qui est restée dans l’ombre des richesses minières et à laquelle le gouvernement Congolais n’a jamais prêté beaucoup d’attention. Mais, depuis quelques années, sous l’effet de la frénésie d’exploration qui s’est emparée de l’Afrique, le secteur pétrolier sort de l’ombre et la RDC avec les enjeux au Kivu fait l’objet d’un intérêt renouvelé de la part des compagnies pétrolières occidentales qui nécessitent de diversifier leur approvisionnement en pétrole pour moins dépendre des pays de golf. Enfin, les minerais de l’Est de la RDC, un besoin de plus en plus stratégique. Les importations des Etats-Unis sont censées augmenter considérablement et les experts américains estiment que l’Afrique fournira un quart (1/4) de leurs importations.

    Cette appropriation du pétrole par les pays industrialisés s’accompagne très fréquemment : « d’enjeux politiques, des tueries, des massacres et de toutes autres atrocités causés à la population autochtone ». Nada Hamour, nous apprend que le contrôle des zones pétrolières constitue un énorme enjeu pour les Etats, comme l’atteste de nombreux conflits diplomatiques et militaires. Aujourd’hui, les conflits frontaliers autour des territoires riches en pétrole occupent une place importante. Elle explique en grande partie la volonté des grandes puissances pétrolières de faire main basse sur les ressources pétrolières des différentes régions qui en regorgent dans le monde entier, tel est le cas d’hier du Moyen- Orient.  Aujourd’hui, c’est le cas de la République démocratique du Congo précisément à l’Est du pays. Les grandes puissances alimentent les rebelles ADF en vue de commettre les actes de terreur et exterminer la population de Beni et autour du parc Virunga pour faciliter l’exploitation forcée des matières naturelles.

    Situation de Beni à l’Est de la RDC

    Au lieu que la situation de la population de Beni victime de tous les maux non jamais vue interpelle le monde entier, les décideurs de ce monde et les grandes puissances eux, sont préoccupés par « leurs économies industrielles et de leurs contrats d’exploitations pétrolières signés par le gouvernement Congolais entre 2002, 2005, 2007, 2008, 2010 et 2011 ». La problématique de l’exploitation du pétrole autour du Lac Albert a été décelée dans cette région frontalier depuis longtemps. Le côté Ougandais du lac est exploré dès 1938 par Shell et entre 1952 et 1954 du côté Congolais. Il a fallu attendre 1997 et la signature d’un premier contrat d’exploitation entre le gouvernement ougandais et Héritage Oil pour constater un regain d’intérêt pour le lac Albert.

    Je peux conclure en disant que ce qui se passe à Beni est le prix à payer du non-respect des contrats signés entre les sociétés pétrolières internationales majeures et le gouvernement Congolais. Et les personnes signataires de ces fameux contrats sont :

    1. Le président sortant Joseph KABILA KABANGE ;
    2. Lambert MENDE OMALANGA, en 2008 ministre de l’énergie ;
    3. Célestin MBUYU KABONGO, ministre des hydrocarbures en 2010.

    Si vous voulez la paix à l’Est de la RDC, plus particulièrement en Ituri, honorez vos contrats. Et tout sera remis en ordre. Mais, ouvrez les yeux mon Dieu ! Est-ce que vous pouvez me dire pourquoi Museveni est resté au pouvoir pendant 35 ans sans être inquiété ? La réponse est simple. C’est par ce qu’il doit jouer le rôle d’intermédiaire dans cette dimension transfrontalière : « ressources sur un espace transfrontalier RDC-OUGANDA ». Seulement, il est essentiel et indispensable de devoiler les contenus de ces contrats à la société civile de l’Ituri en particulier, car le caractère incomplet de la transparence financière et contractuelle et le retard dans l’application du programme d’amélioration de la gouvernance économique alimentent les doutes sur la sincérité du gouvernement Congolais.

    Et tout le monde qui s’invitent de bien vouloir accompagner le gouvernement Congolais pour retrouver la paix à l’Est du pays, sont le « fil conducteur des crimes et des violations les plus graves des droits de l’homme au Congo ».

    Dans chaque grande division de l’espèce animale, la nature a choisi un certain nombre d’animaux qu’elle a chargés de dévorer les autres : ainsi il y a des insectes de proie, des reptiles de proie, des oiseaux de proie et des quadrupèdes de proie. C’est avec sagesse et l’amitié qui me donnent la sorte de courage qu’il faut à un être très jeune et très faible pour s’accoutumer à l’idée qu’il vivra dans un monde peuplé d’animaux prédateurs. Le cas de la RDC : ravi, prise par la force, avec violence et avidité par des grandes puissances. Peuple dont on s’est emparé ou que l’on persécute pour s’emparer sans défense ni secours. N’être qu’une proie, un objet de convoitise et d’humiliation, d’être une belle proie. Arbre « en proie à la Cognée » ; « Maison en proie aux flammes ou plante d’un moment ».

    Par Didier Amani SANGARA, Analyste indépendant en RDC

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    2 commentaires

    1. J’en penses que vous avez complètement raison et que les dirigeants actuels de la RDC devraient tout mettre en œuvre pour éradiquer ce groupes armées qui exterminent nos frères de Béni et de l’Ituri.

    2. Yvan RUKESHA M. on

      Bonjour cher frère Amani.
      Je suis très convaincu de votre analyse objectif. Le seule moyen pour arriver à arrêter les atrocités sur la populations innocentes et ramener la paix dans la parti Est de la RDC, s’est les respects des accords signés par les autorités Congolaise vis à vis de leurs partenaires comme vous l’avait cité dans votre texte intéressant.
      Je pense que l’ancien Président Français Sarkozy avait parlé de qlq chose à rapport lors de sa visite en RDC.
      Bien merci pour vos analyses qui contribue pour réveiller la conscience de la populations Congolaises.

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