Accès Humanitaire

    Plus de 20 organisations de la société civile congolaise, internationales et des mouvements citoyens demandent aux Etats-Unis de revenir sur la décision accordant une licence à l’homme d’affaires Dan Gertler.

    Dans une correspondance adressée au secrétaire d’Etat américain et au secrétaire au trésor du 2 février, elles se disent avoir des profondes inquiétudes suite à la décision du Bureau américain du contrôle des avoirs à l’étranger (OFAC) sur l’homme d’affaires israélien.

    En effet, cette structure a accordé une licence, dans une décision du 15 janvier 2021 mais rendu publique le 24 du même mois, à Dan Gertler. Une licence lui permettant de reprendre les transactions avec des entités américaines pendant un an et de débloquer ses avoir gelés.

    Disons que l’homme d’affaires avait été sanctionné en décembre 2017 par les Etats-Unis pour corruption en République démocratique du Congo en vertu de la loi Magnitsky sur la responsabilité en matière de droits humains.

    Les organisations de la société civile pensent que cette décision compromet « fortement » les politiques mondiales de lutte contre la corruption des Etats-Unis et leur stratégie de politique étrangère en RDC qui est celui de soutenir le programme de lutte contre la corruption du président Félix Tshisekedi.

    « L’ampleur et la nature de la corruption facilitée par Dan Gertler ont eu un impact sur les droits humains de nombreux congolais », écrivent-elles.  Tout en rappelant que celui-ci n’était qu’un intermédiaire dans les transactions entre Joseph Kabila et des sociétés pétrolières entraîné pour les seuls années 2010 à 2012, une perte de 1,36 milliard de dollars.

    Mais aussi que des preuves publiées en juillet 2020 par PPLAAF et Global Witness, suggère que Dan Gertler et ses associés ont mis en place un système très complexe de mandataires, des sociétés fictives et un réseau de blanchiment d’argent international pour échapper aux sanctions américaines.

    Les organisations de la société civile estiment que cette licence entrave leur travail « essentiel et difficile », elles qui prennent des risques « considérables » pour lutter contre la corruption en RDC. Ainsi elles demandent à l’administration Biden d’enquêter « sans plus attendre » sur cette licence accordée à la dernière minute et de l’annuler.

    « Aussi, nous demandons respectueusement au Département du Trésor d’informer les banques et les  institutions financières que la licence est en cours d’examen et qu’elles ne doivent pas débloquer de  fonds ou permettre de nouvelles activités en attendant que la nouvelle administration ait pu examiner  la raison et la procédure ayant abouti à l’octroi de cette licence », concluent-elles. 

    Thomas Uzima

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