RDC: La pression s’essouffle, Kabila va t-il s’offrir doucement un nouveau mandat? – La PrunelleRDC.info

Les mouvements citoyens sont devenus plus mous que les colonnes d’escargots, les partis de l’opposition semblent détenir de cadeau à donner aux gouvernants alors que la date convenue dans l’accord de la Saint-Sylvestre, pour l’organisation des élections, approche à pas de géant. Ils semblent avoir mis en place un mode opératoire éloignant de plus en plus les élections en RDC. A gré ou par erreur, il risque de jouer le jeu de celui qu’il est censé combattre.

Les partis politiques de l’opposition, trop actifs et très motivés avant le « glissement », ont d’un seul coup perdu leurs forces. Sans certains de ses leaders poussés à l’exile et d’autres restés cloués dans la capitale Kinshasa, l’opposition congolaise est restée une opposition médiatique. Elle ne se fait plus entendre que sur les chaînes de Radios et de télévisions, mais sans aucun impact sur le terrain. Les différents animateurs de l’opposition ont abandonné  le terrain à la majorité et prennent plaisir à sillonner dans les grands pays occidentaux, croyant que l’impulsion de ceux-ci peut leur offrir la tête de la République.

Alors que tout le monde s’attendait à la réplique du cas  Burkinabè après moult rencontres entre les acteurs des mouvements citoyens congolais avec Y’en a marre et le Balai citoyen sénégalais, on a vu, plutôt la situation tourner dans le sens opposé aux attentes du grand public. La LUCHA, le mouvement Filimbi perçus comme les principales têtes de série de la révolution en RDC, n’ont pas pu peser de tout leur poids dans l’exercice de leur responsabilité. S’ils n’ont pas pu faire partir Joseph Kabila en date du 20 décembre 2016, ont finis par s’essouffler après leur tout premier revers.  Du coup, on a retrouvé les deux géants, de la résistance citoyenne, déplumés sans plus donner de la voix sur le terrain.

Le Sud-Kivu était, pourtant, considéré comme la province pilote de la révolution en RDC ! Tout vent susceptible d’apporter un changement sur l’ensemble du pays naissait toujours au Sud-Kivu. Le récent rêvers essuyé à la CENI, le samedi 30 septembre 2017, alors que les mouvements citoyens réunis au sein du CASC (Collectif d’Action de la Société Civile) voyaient leur activité de Sit-in dispersé par de coups de pied et des matraques des policiers, a prouvé que ces mouvements ne sont pas capables de mobiliser les citoyens à leur cause. Ils étaient à un nombre très réduit, au point que la police n’a pas trouvé utile de faire usage des gaz lacrymogène pour mettre fin à leur mouvement.

Le berceau de la société civile redoutable en RDC s’est aujourd’hui transformé en un dortoir par excellence des mouvements citoyens. Le TCOMSSUI/RAVCO créé, en 2013, n’a pas tenu plus de 6 mois. Avant même que leur objectif ne soit atteint, celui de sécuriser et faire respecter les articles verrouillés de la constitution, les jeunes se auto dissous. Leur leader s’est reconverti en porte-étendard de l’UNC, un parti de l’opposition ; ce qui est une véritable contradiction avec l’esprit de la lutte des mouvements citoyens.

La société civile de la RDC n’existe plus que de nom. Ceux qui ont vécu la société civile des années 1990 ne peuvent pas comprendre que celle de ces jours porte le même nom. Inféodés à la majorité au pouvoir, certains membres de la société civile jouent la double casquette. Ils sont à la société civile, mais ils ne font rien en faveur des principes républicains. A l’approche de l’échéance prévue pour l’organisation des élections générales, selon l’accord dit de la Saint Sylvestre dont la Société civile est aussi signataire, la société civile ne donne pas la voix pour amener le pouvoir à respecter ce compromis !

Aujourd’hui, aucun acteur citoyen ne peut se moquer de son collègue. Ils sont tous tombés dans le piège de l’intimidation. Plusieurs fois leur décision a tourné à une contradiction notoire, quand ils promettent le feu au pouvoir, ils ne produisent aucune seule étincelle au finish ! Les dates s’alternent, mais rien ne change. Il reste à craindre que les mêmes causes ne produisent les mêmes effets. Comme le fameux délai du 20 décembre 2016, la fatidique date du 31 décembre 2017 risque de passer inaperçue.

John Achiza

facebook-3092386google-6579497twitter-6346837linkedin-4900408

Meet The Team

We cover local stories & reporting on global events. We are three musketeers of media work in tight-knit harmony to bring you news that resonates.

Recent Posts

Advertisement