Accès Humanitaire

    La communauté Banyamulenge alerte sur la discrimination dont elle victime durant ce processus électoral. Dans un communiqué rendu public ce 22 Fevrier2023 à Uvira au Sud-Kivu, l’ancien Président de Shikama/Banyamulenge, dénonce le silence des autorités face aux tortures et rejet des membres de sa communauté durant cette période d’enrôlement des électeurs.

    Dans ce communiqué, cet ancien Président de Shikama et ancien ministre en charge des télécommunications déplore la disparition d’un jeune et l’arrestation de deux autres jeunes de sa communauté dans certaines provinces de la RDC et ce, devant les centres d’inscriptions des électeurs. Il exige que justice soit faite.

    Lire aussi: Enrôlement au Nord-Kivu : 2 agents de la CENI révoqués pour « monnayage » des cartes d’électeur

    « Les opérations d’enrôlement des électeurs pour les élections à venir dans notre pays devient une opération de plus en plus stigmatisant. Cette communauté est encore une fois confrontée à des lynchages, des intimidations dans les centres d’enrôlement à Kamanyola, Nyangezi en territoire de Walungu et surtout ceux de Kinshasa (siège des institutions) et Goma où des destructions des églises ont été soigneusement organisées par une marche d’une certaine « Société civile » violente et ethniste sous l’œil complice des agents de l’ordre dans une impunité totale comme s’ils étaient au service de l’ennemie », dénonce Enock Sebineza.

    Pour lui, sa communauté a tous les droits comme tout congolais et ne demande pas une pitié pour jouir pleinement de ce droit d’enrôlement et d’avoir une carte d’électeur.

    Lire aussi: L’organisation Mahoro Peace accusée de financer les milices Banyamulenge

    « On ne demande pas une commisération mais un droit à la dignité au même titre que les autres compatriotes. Une confusion sciemment entretenue par des compatriotes extrémistes anti-banyamulenge depuis un demi-siècle et a pris des proportions inquiétantes de nettoyage ethnique tel que le rapporte plusieurs organisations internationales sans que cela émeuve l’opinion nationale ou internationale au point où les victimes ont raison de croire à un complot de tous à part une minorité qui le dénonce », ajoute-t-il.

    Il explique que les cas les plus frappants sont ceux du 22 Février 2023 où Les banyamulenge en prison à Kinshasa sont déclarés rwandais et donc exclus d’enrôlement.

    « Le président de la CENI est le seul responsable à prendre cette décision inadmissible et destructrice de la nation qui rappelle le fameux rapport VANGU de triste mémoire du HCR-PT (Haut Conseil de la République-Parlement de Transition) ».

    Enock Sebineza ajoute que dans plusieurs territoires du Nord et du Sud-Kivu, la communauté Banyamulenge n’a pas droit à l’enrôlement.

    « Ce 21 février 2023 à Goma, la disparition du jeune Zaburi Nkomezi s’était rendu au bureau de la CENI de Rutoboko/ Mabanga et deux autres, Ndayosaba Bienvenue et Ndabatumiye Freddy élèves à l’institut Faraja où était organisé l’enrôlement, torturés tous devant la police et arrêtés par cette même police, bref, des tortures organisées au vu et au su de tous les témoins. A Kamanyola et Nyangezi au Sud-Kivu, une sorte de milice locale appelée « Balala Rondo » a tout simplement demandé aux membres de la communauté banyamulenge de ne pas oser s’approcher des centres locaux de l’enrôlement de la CENI et cela est respecté par toutes les autorités locales ».

    Lire aussi: CENI: Des mouvements citoyens s’inscrivent en faux contre l’enrôlement au Nord-Kivu et Ituri

    Selon ce communiqué, les banyamulenge sont identifiés par « leurs faciès, délit de faciès ». « On ne comprend plus celui qui finalement dirige ces entités, seule une vielle maman munyamulenge de plus de 70 ans a échappé à ces genres de contrôles et a pu obtenir sa carte. On est où là ! », s’étonne Sebineza.

    Cette communauté demande urgemment aux autorités nationales et locales de ne pas laisser le pays dans ce qu’elle qualifie « d’arbitraire, d’un racisme d’un autre âge » et exige de mettre en garde et punir sévèrement les commanditaires de ces actes qui donnent l’image d’un pays sans loi.

    Notons que l’enrôlement des électeurs a débuté dans la province du Sud-Kivu depuis le 16 février dernier. Cette province du Sud-Kivu comprend 991 centres d’inscription d’électeurs.

    Claudine Kitumaini

    Share.

    Leave A Reply

    Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.