Après plusieurs reports de son arrivée à Goma au Nord-Kivu, le chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi est attendu dans la ville touristique ce lundi 5 octobre 2020 mais il a été précédé par le sénateur Modeste Bahati Lukwebo de l’AFDC.
L’annonce officielle à la presse a été faite par le Gouverneur du Nord-Kivu Carly Nzanzu Kasivita.
C’est ainsi que l’autorité provinciale appelle la population à être à l’aéroport nombreux à partir de 10 heures locales de ce lundi pour accueillir le chef de l’État.
« Le service provincial du Protocole d’Etat informe la population de la ville de Goma et ses environs de l’arrivée à Goma de son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, président de la République, Chef de l’Etat, ce lundi 5 octobre 2020 à 10 heures. Il invite donc toutes les couches sociales à se présenter massivement à l’aéroport international de Goma à partir de 8 heures en vue d’une mobilisation pour son accueil », annonce le Protocole d’Etat.
Son arrivée avait déjà été annoncée par le Gouverneur du Nord-Kivu, lors du conseil des ministres de ce vendredi 2 octobre 2020, selon le compte-rendu de ladite réunion lu par Jean-Bosco Sebishimbo, porte-parole du gouvernement du Nord-Kivu.
Lukwebo également à Goma puis Bukavu pour remplacer Kamerhe ?
Il faut dire que l’arrivée de Tshisekedi dans la région du Kivu intervient après plusieurs reports. Il devait d’abord arriver pour participer, avec d’autres Chefs d’Etats, à un sommet régional. Finalement, plusieurs présidents annoncent qu’ils ne viendront pas et le rendez-vous est a annulé.
Par ailleurs, dans la ville touristique, l’un des fiefs de son allié du CACH Vital Kamerhe condamné à 20 des travaux forcés pour détournement présumé des fonds alloués aux travaux du programme des 100 jours, la tension était perceptible.
Alors que le Secrétaire Général intérimaire de l’UNC s’était dépêché sur place pour entre autre préparer son arrivée, des partisans de Kamerhe n’avaient pas manqué d’exprimer leur total désaccord par rapport à ce programme de Tshisekedi. Sur place, une tension était perceptible malgré les appels au calme de plusieurs responsables et cadres du parti de Kamerhe. Pour nombreux, Tshisekedi est un « Caïn » qui a « sacrifié Abel ».
Ce dimanche, Modeste Bahati Lukwebo est arrivé dans la ville touristique de Goma. Il aura dans quelques heures un grand meeting, apprend-on des sources sur place. Cette arrivée ne va pas manquer de susciter des questionnements dans le Kivu alors que quelques jours avant, des messages annonçant la « trahison » de Lukwebo contre «son frère » Kamerhe en voulant, lit-on, le remplacer aux côtés de Tshisekedi. Des messages tout de suite condamnés par les partisans de l’AFDC qui rappelaient que leur autorité morale a toujours soutenu Kamerhe dans la lourde épreuve depuis son incarcération à Makala.
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Mais pour nombreux, Lukwebo vient préparer l’arrivée de Tshisekedi avec lequel des négociations sont avancées pour une prochaine alliance. Le Chef de l’Etat pourrait tenter d’utiliser ce sénateur pour une certaine santé politique au Kivu.
Problème : au Kivu, Modeste Bahati Lukwebo décroche difficilement un siège à la députation nationale. Son emprise sur l’électorat est minime. Par contre, l’homme est connu pour la mobilisation des masses. A Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu voisin au Nord-Kivu, la mobilisation pour son accueil le mardi prochain est à son comble mais comme dans le passé, on lui reproche d’utiliser de l’argent pour avoir des foules.
L’arrivée de Tshisekedi presque au même moment que Lukwebo dans le Kivu n’est donc pas un fait du hasard mais les uns et les autres à l’AFDC et à l’UNC tentent de calmer le jeu. Un jeune qui, avertit-on à l’UNC pourrait se « retourner » contre les « conspirateurs ».
Lukwebo a-t-il choisi de faire front contre Kamerhe à l’Est du Congo en faveur de Tshisekedi son nouvel allié après la brouille avec Kabila et le FCC ? Y parviendra-t-il ? Rien n’est sûr à l’heure actuelle. Les partisans de Kamerhe, eux, sont décidés à faire entendre leur voix et cela par tous les moyens. Les prochaines heures seront donc décisives.
Richard Kaponirwe, depuis Isiro