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     « Les actes de sabotage des nouvelles politiques publique que je compte impulser pour le reste de mon quinquennat, ne seront ni tolérés, ni impunis ». Ce message est du président de République, Félix Tshisekedi, adressé aux Gouverneurs des provinces lors de la Conférence qui les réunit à Kinshasa.

    Si le chef de l’Etat manifeste sa volonté d’impulser une nouvelle politique dans les provinces, son message n’apparait moins que condescendant envers les dirigeants des provinces. Certains analystes pensent que le président considère les Gouverneurs des provinces comme ses subalternes.

    Si tel est le cas, ceci violerait l’esprit de la constitution, qui stipule que les gouverneurs sont responsables devant l’Assemblée Provinciale et non le contraire conformément à l’article 198 de la Constitution.

    « Les gouverneurs ne sont pas les subalternes du président et ne travaillent pas à appliquer « son » programme. Les gouverneurs sont élus par leurs assemblées provinciales, mandatées par les populations. Les gouverneurs appliquent leurs propres programmes », fait remarquer par exemple le Journaliste Litsani Choukran sur son compte twitter.

    Le Journaliste estime qu’autant il faut dénoncer des gouverneurs qui appliquent les initiatives de leurs « autorités morales » [en référence aux chefs des partis, regroupements et plateformes politiques], autant la sortie du président de la République va à l’encontre de la décentralisation. « C’est encore une Mobutisation du pouvoir, que nous avons tous dénoncé », écrit-il.

    Cette situation pousse un autre internaute à se poser la question sur la vision du président de la République sur la décentralisation. Et de demander de l’expliciter à la lumière de la constitution.

    « Désormais, la mise en œuvre de mon programme et ceux des gouvernements provinciaux sera suivie et évaluée trimestriellement afin de nous assurer que nos politiques publiques retenues et planifiées dans les différents secteurs de la vie nationale. » a dit Félix Tshisekedi.

    En effet, comme le prévoit la Constitution, le Gouverneur est élu par l’Assemblée provinciale. Il exécute sont projet de société présenté devant les élus du peuple au niveau de la province et il en répond devant les mêmes élus.

    Vouloir que les gouverneurs répondent à la volonté du président de la République est contraire à la volonté de la loi sur la décentralisation; et ramerait le pays à l’époque où les Gouverneurs devraient réaliser la volonté d’une seule personne.

    A moins que le Président n’ait la volonté de se comporter comme le maréchal Mobutu Sese Seko, le seul guide éclairé de l’ancien Zaïre; et décide de maintenir ou remercier un Gouverneur de province sur base de ses humeurs; en prétextant que cela réuni les conditions de révocation prévue à l’article 198 alinéa 10 de la Constitution et à l’article 28 bis portant principes fondamentaux relatifs à la libre administration des provinces. 

    Thomas Uzima

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