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    Le député national Delly Sesanga, président du parti politique ENVOL, annonce officiellement son retrait de l’Union Sacrée pour la Nation de Félix Tshisekedi.

    C’est à partir de Kananga dans le Kasaï où il séjourne, que celui-ci a annoncé son départ de l’Union Sacrée, qu’il considère comme un groupe des députés «qui se sont associés pour pouvoir pousser dans un même sens», et non une plateforme politique, comme le penseraient certains.

    Dans un entretien avec la journaliste Élisée Odia rendu public ce lundi 1er novembre, le cofondateur du G13 a affirmé avoir été déçu par l’attitude de ses collègues de l’Union Sacrée, de ne pas vouloir offrir au pays « un processus électoral crédible et apaisé ».

    Il regrette de voir que des calculs politiciens priment sur les desideratas du peuple, faisant allusion au vote de la loi sur la CENI opéré la fois dernière à l’Assemblée nationale. Ainsi, Delly Sesanga a décidé de quitter le navire, et garder sa liberté comme député, «qui prône le consensus».

    «On ne sort des ambigüités qu’à son propre détriment. Les ambigüités, il ne faut pas les entretenir très longtemps. Aujourd’hui je suis quelqu’un qui a pris sa liberté par rapport à l’Union Sacrée. A partir du moment où j’ai constaté à l’Assemblée nationale qu’en particulier la loi portant sur la CENI, les amendements qu’on avait présentés, l’état d’esprit de la loi tell qu’elle devait passer, j’ai dû sortir de la salle et je n’ai pas continué le débat. Le premier pêché est là et quand on ajoute à cela l’autre attitude par rapport au contrôle parlementaire sur la question du RAM et il y a d’autres questions qui se posent dans notre pays, on a l’obligation de dire qu’au-delà de cette liberté prise, je vais cesser d’appartenir à cette Union Sacrée qui est de ce fait une réalité parlementaire, parce qu’elle n’est pas un mouvement politique. C’est juste un groupe des députés qui se sont associés pour pouvoir pousser dans un même sens. Et aussi longtemps que cette réalité s’éloigne de l’état d’esprit initial qui était de pousser un consensus sur le processus électoral, sur une CENI indépendante, sur une meilleure gouvernance de notre pays, je crois que je prends la responsabilité,» explique le président d’ENVOL.

    Et d’ajouter : «Comme parlementaire je vais cesser d’appartenir à ce groupe et de pousser dans le sens qui est aujourd’hui lancé. Je vais siéger à l’Assemblée nationale comme député non inscrit et  rechercher dans le cadre de ce parlement qu’un consensus soit trouvé sur les autres questions que nous avons,» rassure Delly Sesanga.

    A la question de savoir si ce n’est pas parce qu’il n’a pas été retenu comme membre du gouvernement, celui-ci répond : «Bien avant que le gouvernement ne soit mis en place, j’avais annoncé que je n’étais pas demandeur d’une quelconque responsabilité. Je n’ai jamais été du camp des déçus. Je suis de ceux qui avaient porté l’idée d’un consensus pour améliorer les choses. Mais puisqu’il est encore temps de sauver, je préfère encore garder ma liberté pour travailler à ce que ce consensus soit trouvé pour d’autres questions de la Gouvernance électorale qui vont venir, que de rester dans une ambigüité

    Pour ce qui est de son rapprochement avec l’opposant Martin Fayulu, le président d’ENVOL pense que sa lutte a une nette différence avec celle de Martin Fayulu. Car selon lui, à la différence de Fayulu, lui reconnait les institutions en place au pays. Néanmoins, Delly Sesanga crois que la convergence au sein de la classe politique actuelle, est que tous veulent un consensus  sur le système électoral.

    « J’ai toujours dit qu’il y a une différence entre moi et Martin Fayulu. Martin c’est quelqu’un qui n’a pas reconnu les institutions et je les ai reconnues. Mais je dis qu’il y a des problèmes et ces problèmes peuvent être résolus avec le temps. Et je crois qu’il faut les résoudre. Aujourd’hui ce qui fait la convergence au sein de la classe politique, c’est de dire, nous voulons un consensus sur le système électoral. Mais dire que ces réformes doivent être reprises en dehors des institutions, je ne le pense pas. Par contre, je suis d’avis que le peuple doit être mobilisé pour appuyer, en l’absence de prise de conscience au niveau de la classe politique, pour pousser à ce que ce consensus soit préservé. Un processus électoral qu’on veut transparent et crédible implique une adhésion populaire et je pense nous devons montrer au peuple qu’il est le premier bénéficiaire de ce processus là et par conséquent il doit se mobiliser,» soutient Delly Sesanga.

    Celui-ci rappelle que bien avant, le 9 juin, son groupe parlementaire, le G13, avait appelé à un front civique de l’ensemble des forces politiques, pour défendre le consensus, dont la menace de la part de la classe politique, tant bien de l’Union Sacrée ou des autres composantes, se faisait sentir.

    «Ce qui se fait aujourd’hui est en droite ligne avec cette idée première qui a été lancée par le G13. Martin Fayulu lui-même quand on a lancé l’idée il a trouvé qu’elle était excellente,» rappelle Sesanga, avant d’ajouter : «Aujourd’hui nous sommes fiers de voir que c’est une réalité. C’est l’agenda citoyen dont on a parlé au G13 et dont on était d’accord avec des acteurs de la Société Civile qui se concrétise.»

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    Delly Sesanga pense que la lutte en vue du consensus autour des questions vitales de la nation, doit mobiliser et réunir les personnalités congolaises au-delà de leurs clivages politiques et de leurs positionnements personnels.

    Bertin Bulonza

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