Le 24ème épisode de la chronique « Mon point de vue », animée par le Révérend Nicolas Kyalangalilwa est revenu ce jeudi 03 mars sur l’inscription de la Rumba au patrimoine mondial de l’UNESCO. Quelle est la contribution de la RDC dans le concert des nations et la civilisation mondiale actuelle ?
Le mardi 14 décembre 2021, la Rumba Congolaise a été inscrite sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO), la rumba est considérée « comme une partie essentielle et représentative de l’identité du peuple congolais et de ses populations de la diaspora.
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Elle permet également la transmission de valeurs sociales et culturelles de la région, mais aussi la promotion d’une cohésion sociale, intergénérationnelle et solidaire ». Il s’agit là d’une reconnaissance tant attendue de cette musique, qui a traversé les siècles et les frontières.
La RD Congo est connue partout en Afrique et dans le monde pour sa musique, sa rumba. On se souviendra tous des paroles du Vice-président Kenyan qui ont enflammé la toile récemment. Mr William Ruto aurait dit « Cette RDC des gens comme Kanda Bongo Man. Ils ne savent que chanter et porter des pantalons enfilés au-dessus du nombril ». C’est ainsi que nous sommes connus dans la région par des noms comme Kanda Bongo Man, Franco Lwambo Makiadi, Madilu system, le général Defao, Koffi Olokimde, Werra Son, Papa Wemba, JB Mpiana, etc.
L’entrée de la Rumba dans le patrimoine mondial, n’est qu’une reconnaissance de l’influence que la musique congolaise avait sur le continent africain et sur le reste du monde. Mais au-delà de la musique et de la « sape », quelles sont les autres reconnaissances de la RDC sur le continent ?
Il y a d’abord le football. Le Tout Puissant Mazembe, est une équipe qui ne passe pas inaperçue sur le continent pour les amoureux du ballon rond. Le football congolais et l’image que cela représente pour le pays est porté par les corbeaux katangais.
Mais il y a aussi d’autres secteurs qui, malheureusement, ne sont pas trop connus du public, ne bénéficient pas de la même publicité mais dans lequel les Congolais excellent.
Le gynécologue congolais Denis Mukwege, pour son action en faveur des femmes victimes de viol, et sa lutte contre l’utilisation du viol en tant qu’arme de guerre, a été honoré par la fondation Nobel en 2018
Sur les 20 lauréats du prix Nobel en Afrique à ce jour, il y a un Congolais, le sud-kivutien, Dr Mukwege. Dois-je rappeler que l’Afrique compte 55 états et que certains pays (Egypte, l’Afrique du Sud, le Nigeria) ont plus d’un lauréat.
Denis Mukwege a fait donc entrer la RDC dans un cercle restreint des pays ayant produit la crème des l’humanité (en tout cas c’est ce que le prix Nobel est supposé représenter).
Il y a aussi le désormais célèbre Dr Jean‑Jacques Muyembe‑Tamfum, Directeur Général de l’Institut National pour la Recherche Biomédicale (INRB). Le 16 septembre 2021, le Dr Muyembe, a présenté au public « Ebanga », un médicament qui permet de traiter la maladie à virus Ebola, fruit de plus de 40 ans de travail. Ce traitement, un anticorps monoclonal approuvé par l’Agence américaine des médicaments (FDA) et mis à la disposition de l’OMS à Genève pour pouvoir être utilisé en cas d’épidémie.
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Comme ces deux exemples en témoigne, il y a beaucoup d’autres domaines ou les Congolais se distinguent, à part la musique. On n’en parle peut-être pas. On devrait peut-être en parler plus. Mais nous devons cultiver cette fierté nationale de savoir que le Congo a aussi des choses à offrir au monde.
Nous devons faire notre propre marketing. En attendant, on se réjouit quand même que notre créativité ait été reconnue au niveau national au travers la Rumba. Il est temps maintenant que le génie congolais dans d’autres domaines contribue à rendre ce monde meilleur. C’est le défi de notre génération. Et je crois qu’avec un peu de détermination, nous y arriverons. Le potentiel est là. Que la volonté soit au rendez-vous.