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    2 janvier 2014 – 2 janvier 2023, 9 années se sont écoulées depuis que Mamadou Ndala est décédé tragiquement à la suite d’un tir de roquette qui avait atteint son véhicule à quelques mètres de la ville de Beni, au Nord-Kivu.

    Commandant du 42ème bataillon Commando de l’unité de réaction rapide des FARDC, Mamadou Ndala est connu pour la victoire qu’il a remporté face au M23 en 2013, quelques jours après que ces rebelles aient occupé la ville de Goma.

    Le M23 avait été défait à la suite d’une offensive des Forces Armées de la RDC et de la brigade d’intervention de la Monusco. Mais quelques années plus tard, la rébellion soutenue en hommes et en logistique par le Rwanda, a repris les hostilités en novembre 2021, notamment par des attaques contre les positions des FARDC.

    A son avènement au pouvoir, le régime de Félix Tshisekedi avait pourtant considéré Kigali comme un allié « nécessaire ». Pour le Président de la République, Paul Kagame était également un « frère ». Cette amitié auréolée de la visite de Kagame à Kinshasa, et des hauts responsables congolais à Kigali, n’aura été que d’une courte durée.

    Car dès la reprise des attaques du M23, l’armée congolaise ainsi que plusieurs experts, notamment onusiens, ont dit détenir des preuves du soutien de Kigali à la rébellion. En plus des hommes en uniformes des militaires rwandais filmés par des drones des FARDC, des matériels et équipements du M23 proviendraient également de Kigali. Un soutien probable de l’Ouganda à ces rebelles a également été sous-entendu dans un rapport des experts onusiens.

    Ni les efforts de Mamadou Ndala, l’un des principaux artisans de cette victoire historique des FARDC, encore moins de l’état de siège décrété un peu plus tôt dans cette partie du Nord-Kivu, n’auront donc empêché le M23 à reprendre nombreuses localités qui étaient pourtant déjà parfaitement maitrisées par l’armée congolaise.

    De la cité frontalière de Bunagana, en passant par Rutshuru-centre, Kiwanja, ou encore des localités du groupement de Bambo où ont eu lieu les récents massacres, le M23 se comporte désormais en maître de terrain, sans crainte d’aucune offensive, amenant plusieurs observateurs à parler d’une balkanisation déjà effective de cette partie du pays.

    Mais qui sont ces « nouveaux » M23, quasiment intouchables, qui n’ont même aucune intention de se replier ? Leur retrait de Kibumba, une entité du territoire de Nyiragongo qu’ils contrôlaient également, a récemment laissé plus d’une personne sans voix. Car non seulement ils ne se sont pas effectivement retirés, mais aussi, ils ont refusé de céder cette localité aux Forces Armées congolaises.

    Une sorte de zone tampon a ainsi été créée par la force régionale y déployée. Convaincus que les FARDC ne pourront franchir cette ligne rouge, les rebelles du M23 se concentrent désormais dans différentes entités du territoire de Masisi, où ils s’affrontent avec l’armée congolaise.

    Ces entités, notamment la cité de Sake, peuvent directement les conduire sur la ville de Goma, qu’ils lorgnent pour forcer la main de Kinshasa, qui a fermé la porte à toute négociation directe avec eux. Contrairement à 2013, ils sont aujourd’hui considérés comme un « mouvement terroriste ».

    Pour rappel, le procès sur l’assassinat de Mamadou Ndala avait débouché, en novembre 2014, sur la condamnation du Lieutenant-Colonel Birocho Nzanzu Kosi et d’un rebelle ougandais des ADF à la peine capitale. D’autres prévenus ont également été condamnés à des lourdes peines. Après sa mort, Mamadou Ndala a été élevé, à titre posthume, au grade de général de brigade.

    Trésor Wilondja

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