Depuis la publication de son dernier Rapport le 2 novembre 2021, l’ONG Journaliste En Danger (JED) dit avoir déjà enregistré 75 cas de violations de la liberté de la presse, dont 19 arrestations des journalistes et 11 fermetures des médias.
Dans un communiqué rendu public en marge de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse, JEC dénonce une flambée des attaques contre les médias, depuis en dépit de la tenue des États généraux de la presse en janvier dernier.
3 mois après ces assises, JED regrette qu’aucune de ses 80 résolutions n’ait connu un début d’exécution, malgré de la mise en place d’un Comité de suivi de ces États généraux, présidé par le Ministre de la Communication.
«JED appelle une fois de plus, le gouvernement du Premier Ministre Jean-Michel Sama Lukonde, à sortir de sa léthargie face à la détérioration croissante de la situation sécuritaire des journalistes et médias et à accélérer la mise en œuvre des recommandations des Etats généraux de la presse, tenus du 25 au 28 janvier 2022. La tenue de ces assises, présidée par le Chef de l’Etat congolais, avait suscité l’espoir d’une nouvelle ère pour le journalisme en RDC. A savoir, renforcer la protection des journalistes et améliorer leur cadre de travail, tout en consolidant la professionnalisation et la viabilité du secteur de la presse au Congo. Le Président Félix Tshisekedi s’étant engagé dans son discours de clôture, à « Accompagner la Dépénalisation des délits de presse, et à garantir l’indépendance des médias » déclare JED dans son communiqué.
Cette organisation note qu’actuellement, les journalistes et les médias congolais restent exposés aux diverses pressions et censures, aux arrestations arbitraires et aux menaces directes et indirectes, particulièrement dans les provinces de l’Est du pays sous état de siège, à savoir le Nord-Kivu et l’Ituri.
Au moment où le monde célèbre cette journée dédiée à la liberté de la presse, 6 journalistes croupissent en prison à Mbandaka et à Bumba; 3 médias sont fermés à Mbuji-Mayi et à Mbandaka. Plusieurs autres journalistes ont rapporté à JED qu’ils ont été l’objet de menaces et agressions dans l’exercice de leur métier.
Dans les provinces de l’Est de la RDC en proie à la violence des groupes terroristes, au moins 3 journalistes ont été tués au cours de l’année 2021, et un journaliste porté disparu depuis décembre 2020, après avoir été enlevé par des miliciens.
«Les enquêtes annoncées au lendemain de ces assassinats, en vue d’identifier leurs auteurs ou commanditaires, ainsi que les mobiles de ces crimes n’ont jamais été diligentées. Pour JED, ces assassinats et beaucoup d’autres qui ont précédé, sont aujourd’hui le symbole de l’impunité des crimes commis contre les journalistes,» déplore cette structure.
JED demande la libération immédiate de ce 6 journalistes actuellement en prison à Mbandaka et à Bumba. Il demande également la réouverture des médias actuellement fermés dans deux provinces à savoir La Radio Sarah à Mbandaka ; la Radio Nsanga FM et la radio Télé Pacifique à Mbuji-Mayi dans la province du Kasai Orientale.
Magloire Tsongo, depuis Goma