Le professeur Philippe Kaganda,(PK) enseignant à l’Université Évangélique en Afrique et à l’Université Officielle de Bukavu a été l’un des orateurs dans la conférence des Universitaires de ce lundi 6 Août 2018 au Collège Alfajiri de Bukavu. Sous le thème “Élections et conflits en RDC: L’intellectuel Congolais à l’épreuve de la rédévabilité sociale”, celui-ci a conclut qu’à l’heure actuelle, il est impossible d’avoir des élections non conflictuelles. Dans la logique de ses collègues professeurs lanceurs d’alerte, celui-ci estime qu’il est temps que ceux qui n’ont pas pu organiser ces élections laissent la place à ceux qui peuvent les organiser dans un bref délai. (Interview)
Q. Quelle proposition donnez-vous aux intellectuels Congolais pour ne pas arriver aux conflits.
(PK): Nous avons démontré que les conditions actuelles ne nous permettaient pas d’avoir des élections régulières, et qu’aussi il y avait la possibilité de ne pas en avoir. Par conséquent, selon notre analyse des faits, il est très important d’avoir un arrêt où on se dit, travaillons pour organiser des élections de paix et de développement. Si non dans les conditions actuelles, nous ne pourrions pas aboutir aux élections régulières. Et on a démontré que les élections de 2006 et celles de 2011, n’ont été qu’un échec qui ayant conduit à des conflits actuels dans le pays. Nous pensons qu’on a le choix entre les conflits et l’organisation progressive des élections régulières.
Q. Est-ce que cela ne peut pas amener le peuple à ne pas croire en des élections cette année, alors que le peuple estime que c’est nécessaire ?
(PK): Ce n’est pas à croire, ce n’est pas une croyance ; c’est des faits réels. Les conditions aujourd’hui (par exemple on parle de la machine à voter, on parle des doublons on parle de ceci et de cela …) Pour préparer une contestation électorale après. Est-ce que cette contestation va nous amener encore à une société équilibrée, à des institutions équilibrées ? La réponse est non. Par conséquent il faut faire le choix entre le mauvais et le bon.
Q. Quel est le Message aux intellectuels alors que le manifeste est en train d’être signé ?
(PK): Les intellectuels ont le devoir de veilleurs, nous avons dit que c’est aussi leurs rédévabilité. C’est de la rédévabilité sociale de l’intellectuel d’éclairer, d’orienter la société. Il est évident, comme il ressort de la discussion pendant la conférence que nous ne pouvons pas tous avoir la même vision. Cependant, on ne peut pas suivre les mauvais. Il faut pouvoir choisir le camp à suivre, c’est le camp de la nation, le camp qui protège et prône l’intérêt national.
Dans tous les processus démocratiques au monde, l’élection est un moment de sensible, et si on n’arrive pas à organiser des élections dans les conditions qu’il faut, le pays va de nouveau sombrer dans les conflits et par conséquent, retarder davantage son décollage vers le développement.
Q. Si on passe à la transition, certains pensent que ça serait une autre manière de donner à Kabila une chance de se représenter. Que pense l’intellectuel congolais ?
(PK): C’est une fausse thèse ; c’est un raisonnement qui n’est pas à sa place ; il ne manque pas des mécanismes pour organiser cette transition. Si les acteurs comprennent qu’effectivement le fait que les élections ne soient pas organisées dans le délai et jusqu’à ses jours et même hors délai est leur responsabilité, ils devraient pouvoir le reconnaitre et laisser aux autres le temps d’organiser ces élections et dans un avenir très proche.
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