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    Le 25 mars 2009 est la date marquant la démission de Vital Kamerhe au perchoir  de l’Assemblée Nationale. Celui-ci fut contraint à rendre le tablier, par son parti politique le PPRD; car ayant publiquement exprimé sa désapprobation sur l’entrée des troupes rwandaises sur le sol congolais; surtout sans que le parlement n’en soit préalablement saisi.

    Vital Kamerhe avait donc déclaré sur les ondes de la Radio Okapi, cinq jour avant sa démission, n’avoir pas été informé sur l’entrée de l’armée rwandaise en RDC. Selon lui, cet acte était seulement grave. Il était alors inadmissible qu’une entrée au Congo de l’ex-armée « ennemie » ne puisse pas être discutée au Parlement.

    « Maintenant vous me dites que les troupes rwandaises viennent d’entrer au Congo, je préfère croire que c’est faux, puisque si c’est vrai, c’est tout simplement grave, parce que cela va soulever un certain nombre de questions. Nous nous posons la question de savoir dans quel état d’esprit se trouvent nos populations qui viennent à peine de sortir de l’agression rwandaise», avait déclaré Vital Kamerhe en 2009, au micro de nos confrères de la Radio onusienne.

    Depuis lors, le desamour entre celui qui était le directeur de campagne et le Président s’accentue. Cette prise de position avait été considérée comme un manque de loyauté envers par le président à l’époque, Joseph Kabila; qui semble-t-il, en avait déjà averti Vital Kamerhe. L’Alliance de la majorité présidentielle (AMP) avait même qualifié ces propos de risqués pour « la sécurité et la cohésion nationales ». Depuis, elle n’a cessé d’appeler au départ de Vital Kamerhe. 

    12 ans plus tard, Vital Kaerhe en prison et les troupes rwandaises s’apprêtent à mener des actions conjointes avec les FRDC sur le sol congolais

    Si Vital Kamerhe, à l’époque, s’était opposé à l’entrée des troupes rwandaises en RDC il y a de cela 12 ans, on peut aujourd’hui constater que les relations diplomatiques entre la RDC et le Rwanda (pays ennemi) sont au bon fixe. Des émissaires de deux pays ont récemment convenu sur l’e=élaboration d’un plan d’actions militaires conjointes à mener en RDC; pour notamment éradiquer l’insécurité, entretenue selon par des FDLR. 

    A l’issue d’une réunion tenue du 15 au 19 mars dernier à Kinshasa, François Beya et Bosco Kazura, respectivement conseiller spécial en matière de sécurité du Président Tshisekedi et le chef d’état-major général des Rwanda Defence Forces (RDF); ont, aux noms de leurs chefs; décidé d’élaborer un plan opérationnel pour mener des actions militaires conjointes sur tous les fronts; avec l’objectif d’éradiquer complètement le fléau de l’insécurité à l’est de la RDC. Il s’étaient déjà retrouvés du 12 au 14 février à Kigali.

    Au cours de ces assises, Francois Beya avait déclaré vouloir défier l’occident qui ne voulait pas que le Rwanda et la RDC soient en bonne relation. 

    Face à cette nouvelle donne, d’aucuns se demandent si l’assemblée nationale était cette fois formellement saisie? Rien n’est sûr, à en croire les réactions des députés, quand déjà le groupe d’experts faisait état de la présence des troupes rwandaises sur le sol  congolais depuis octobre 2019.

    Lire aussi: Insécurité à l’Est: Tshisekedi et Kagame conviennent des actions conjointes pour notamment éradiquer les FDLR et le CNRD

    En outre, l’on se demande si la proximité de l’ancien président avec la partie orientale du pays concernée par ces opérations avait-t-elle aussi joué. Parce que visiblement, la question n’intéresse pas trop les actuels animateurs des institutions qui semblent avoir la priorité ailleurs. Des militants pro-Kamerhe pensent quant à eux que le fait d’accelérer ce processus alors que leur leader est en prison, confirme la thèse du complot contre ce dernier. 

    Judith Maroy

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