Tous les congolais sont appelés à fédérer leurs efforts afin de mener une opposition farouche à la prolifération de la violence en RDC, et œuvrer pour une paix durable. C’est de cette manière que le peuple pourra s’approprier le Prix Nobel de la Paix, à en croire l’appel du professeur Denis Mukwege, lors de son adresse à l’humanité, ce 10 décembre 2018.
Le colauréat du Prix Nobel de la Paix 2018, le docteur Denis Mukwege, n’a pas manqué un message particulier à ses concitoyens, à l’occasion de la remise officielle de cette prestigieuse distinction.
« C’est au nom du peuple congolais que j’accepte le prix Nobel de la Paix. C’est à toutes les victimes de violences sexuelles à travers le monde que je dédie ce prix », a-t-il humblement annoncé.
Faisant allusion à une survivante des violences sexuelles qu’il avait prise en charge, et dont le combat pour la vie l’avait particulièrement marqué, le Médecin Directeur de Panzi a appelé le commun de congolais à s’en inspirer pour mettre un terme à la longue période de violence qu’il a enduré.
« Pour les Sarah, pour les femmes, les hommes et les enfants du Congo, je vous lance un appel urgent de ne pas seulement nous remettre le Prix Nobel de la Paix mais de vous mettre debout et de dire ensemble et à haute voix :« La violence en RDC, c’est assez ! Trop c’est trop ! La paix maintenant ! « » a brillamment appelé le premier congolais, lauréat du Prix Nobel.
Devant une immense foule, venue des quatre coins de la planète, l’Homme qui répare les femmes a réitéré la dédicace de son prix à la multitude des congolais qui nous nourrissent, sans désemparer, l’envie de voir leur pays sortir de la servitude que lui a imposée des complices qui jouissent des richesses publiques à leur propre guise.
« Mon pays est systématiquement pillé avec la complicité des gens qui prétendent être nos dirigeants. Pillé pour leur pouvoir, leur richesse et leur gloire. Pillé aux dépens de millions d’hommes, de femmes et d’enfants innocents abandonnés dans une misère extrême… tandis que les bénéfices de nos minerais finissent sur les comptes opaques d’une oligarchie prédatrice », a relevé le Docteur Mukwege lors de son speech, décriant la mauvaise gouvernance et l’impunité qui sont entretenues par la classe dirigeante congolaise.
Le gynécologue congolais n’a jamais fait bon ménage avec le pouvoir de Kinshasa. Si le médecin de Panzi accuse les ténors du régime Kabila d’être au centre du malheur du peuple, de pérenniser la crise et d’occasionner l’impunité des crimes, ceux-ci à leur tour affichent infiniment leur désaveu face au travail que fait le Dr. Denis Mukwege à Panzi.
Pour rappel, à l’occasion de la proclamation du prix Nobel [le 5 octobre 2018], le ministre Lambert Mende n’a pas manqué d’évoquer le point de désaccord avec le célèbre médecin : « Le prix Nobel n’est pas une sanctification », avait-il insinué.
Il sied de signaler que le docteur Denis Mukwege, en fervent défenseur des droits humains, s’est toujours montré défavorable à la parodie d’élection [comme l’on peut déduire de ses propos] qui profile à l’Horizon de Noël de cette année 2018. N’ayant pas confiance aux organisateurs de ces élections qui semblent jouer le jeu du système politique actuel, le Prix Nobel de la Paix 2018 a toujours préconisé la tenue d’une transition sans Kabila.
La rédaction