La Société Civile du territoire de Kabare signale l’évasion de 6 détenus de la Prison centrale de Kabare, qui étaient amenés le 26 mai dernier à l’hôpital de Mukongola, pour suivre des soins.
Emmanuel Bengehya, président de cette structure citoyenne, indique qu’après la mort d’un détenu, la nuit du lundi 25 mai au mardi 26 mai 2020 des suites de la famine (selon lui), cette maison carcérale avait décidé d’amener les autres détenus en mauvais état à l’hôpital, «sous prétexte qu’ils étaient malades».
Celui-ci s’interroge comment ces détenus (dits malades) sont parvenus à s’évader quelques heures seulement après leur admission à l’hôpital. Selon lui, ce serait plutôt la famine, car après avoir mangé, ils ont repris leur force, et en ont profité pour se volatiliser dans la nature.
Emmanuel Bengehya appelle la population locale à la vigilance, vu que ces 6 détenus, (non encore confirmés par le ministère de la justice), sont déjà dans la nature.
« Six détenus étaient amenés à l’hôpital Général de Référence de Mukongola. Le ministre de la Justice avait parlé d’une maladie qu’il n’avait même pas déterminé. Serait-ce une maladie qui s’est guérie dans 12 heures? Il s’agissait de la famine, car ils ont été amenés à l’hôpital à 10h, et se sont évadés la nuit du même 26 au 27 mai 2020. À la population de Kabare d’être vigilante. Ce six criminels cours dans la nature, personne n veut en parler. » dit-t-il à Laprunellerdc.info.
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Signalons que la situation des droits humains dans les prisons de la province du Sud-Kivu sont est de plus en plus préoccupante. Le 26 mai dernier, un détenu a perdu la vie à la prison centrale de Kabare, suite à la famine selon la Société Civile locale, mais le ministre de la Justice a indiqué que c’était suite à la maladie.
La Société Civile locale continue à insister que cette prison est sans nourriture depuis plusieurs jours. Seule la Monusco a déjà posé un acte, selon cette structure, mais la situation devient de plus en plus inquiétante.
Déjà, des organisations de la Société Civile du Sud-Kivu, qui disent être indignées par cette situation, exigent la démission de la Chef de Division de la Justice et Garde des Sceaux dans 48 heures.
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Revenant sur la mort d’un détenu, survenue à la prison centrale de Kabare, le mardi 26 mai dernier, ces organisations de défense des droits de l’homme, rappellent que cela n’est pas le premier incident du genre dans cette prison et a rappelé que les détenus des autres prisons comme Uvira, Kalehe, et Bukavu vivent les mêmes conditions.
Les chiffres sont inquiétants: entre septembre 2017 et Décembre 2018, au moins 27 détenus sont décédés de faim et de manque des soins de santé dans la Prison Centrale de Bukavu et celle de Kabare. En 2019, l’on a enregistré plus de 45 morts.
Elles demandent en outre l’ouverture d’une enquête judiciaire, contre les responsables de la chaîne d’approvisionnement des prisons au Sud-Kivu, respectivement les Directeurs des prisons et la Chef de Division.
Museza Cikuru