Des Professeurs d’universités et instituts supérieurs de Bukavu au Sud-Kivu, n’excluent pas la possibilité de se choisir le Dr Denis Mukwege, comme candidat à l’élection présidentielle prévue en 2023 en RDC, pour le compte de l’élite intellectuelle.
Ils l’ont dit ce lundi 1er août 2022, lors d’un atelier de réflexion organisé par le Groupe de Réflexion et d’Études sur la Gouvernance Positive (GREG-P) et le député Homer Bulakali, sur le thème « L’engagement de l’élite intellectuelle dans la gestion salutaire de la RDC ».
Des discutions à l’issue desquelles un cadre de réflexion a été instituée pour étudier le profil du prochain Président de la RDC, qui selon eux, doit cette fois venir de l’élite intellectuelle congolaise.
Le Professeur Amos Chishunguluka de l’Université Officielle de Bukavu, a fustigé la façon dont le pays est actuellement géré, par des personnes issues des partis politiques, qui dit-il, n’arrivent pas à mieux gérer étant donné que la politique de leur gestion est définie par leurs formations politiques.
«Nous sommes venus participer dans cette grande réflexion sur la gouvernance de la RDC, laquelle passe par les partis politiques. Et on se rend compte que le niveau de participation de l’élite intellectuelle au sein de ces partis politiques n’est pas celui attendu parce que la notion d’autorité morale qui a sa place dans ces structures politiques empêche à l’élite intellectuelle à faire valoir leurs talents et à apporter leur apporter dans l’amélioration de la gouvernance dans ce pays. Il y a eu des présentions qui démontrent comment ces notions d’autorité morale au sein des partis politiques contribuent à l’emprisonnement de l’élite intellectuelle, qui au lieu de faire valoir ce qu’ils incarnent comme talents, ils se trouvent incapables de s’exprimer parce que l’espace ne lui est pas offert,» a laissé entendre le Professeur Amos Chishunguluka.
Au cours des discutions entre cette élite intellectuelle de Bukavu, la notion de la légitimité internationale dont devrait bénéficier le prochain président congolais a été soulevée. Pour eux, le prochain dirigeant de la RDC doit être un homme ou une femme qui jouit d’une acceptation internationale.
«Il y a également eu des réflexions sur les avantages et les inconvénients de la légitimité internationale de voir comment un future dirigeant de la RDC peut être quelqu’un qui jouit d’une légitimité internationale et comment il peut être une opportunité pour la gouvernance élitiste de notre pays. Il y a eu des discutions et il y a eu des résolutions dont la première consiste notamment à créer un cadre d’échange entre les universitaires dont les professeurs d’abord et ensuite le reste du corps scientifique, pour qu’on puisse justement réfléchir sur le profil du future dirigeant de la RDC pour les échéances à venir et passer en revue tous les grands problèmes qui exigent que le future dirigeant soit une élite intellectuelle. Il ne s’agit pas ici d’imposer à la population le nom d’un candidat mais juste réfléchir sur le profil de ce candidat-là. Ce qui n’empêchera pas qu’on puisse arriver à dire de tous prétendants qui on peut retenir,» a soutenu le Professeur Amos Chishunguluka.
Pour l’élite intellectuelle de Bukavu, il n’est plus envisageable en RDC d’avoir un président qui n’incarne pas des valeurs instinctuelles rassurantes. A la question de savoir si les professeurs réunis dans le cadre de réflexion créé seront prêts à soutenir la démarche de leurs collègues de Kinshasa et de Kisangani, qui ont déjà jeté leur dévolu sur le prix Nobel congolais, le Dr Denis Mukwege, le Professeur Amos Chishunguluka a rassuré que s’il arrivait que le profil du célèbre médecin fasse l’unanimité au sein du cadre, les Professeurs de Bukavu n’hésiteront pas à le choisir comme leur candidat.
«Il n’est plus envisageable aujourd’hui d’avoir n’importe qui à la tête de ce pays. Je ne suis pas en train de dire que ceux qui ont été là sont des n’importe qui mais tout porte à croire que la place de l’élite intellectuelle congolaise a été dérisoire depuis le début de la deuxième république jusqu’aujourd’hui. Ce ci suggère qu’un président de la république soit issu d’une vraie élite intellectuelle. Je ne suis pas encore au niveau de dire qui est-ce que nous soutenons, mais si des collègues pensent que Mukwege incarne la qualité de l’élitisme voulue, nous n’hésiterons pas à leur emboiter les pas,» a-t-il laissé entendre.
Il faut dire que cette position des Professeurs des universités et instituts supérieurs de Bukavu intervient après que plusieurs intellectuels congolais aient lancé un appel au Dr Mukwege à se porter candidat à la présidentielle de 2023. Le Barza Inter Culturel Héros pour l’Afrique a également apporté son soutien à l’appel de ces intellectuels congolais, tout comme SAJECEK forces vives, ainsi que des organisations de la Société Civile du Maniema.
Bertin Bulonza