Accès Humanitaire

    Des leaders communautaires, autorités locales et des médias, ont été sensibilisés ce mercredi 23 mars 2022 sur l’ampleur des violences sexuelles basées sur le genre (VSBG), et sur comment dépasser les coutumes rétrogrades, qui sont parmi les causes de ces violences dont sont victimes les femmes au Nord-Kivu.

    Au cours d’une séance d’échange et de partage tenue à Goma, les autorités locales ont été encouragés à prendre leurs responsabilités dans le cadre de la protection des droits de la femme, et les médias ont été rappelés sur l’importance de la sensibilisation pour faire comprendre à la communauté les conséquences des violences que subissent les femmes.

    Pour Mme Adolphine Katungu Banyanga, Chargée des Programmes au sein de l’asbl Hephenis Grands-Lacs qui intervient dans la défense des droits de la femme et la prise en charge des victimes de violences sexuelles, la tenue de cette activité ressort d’un constat fait suite à une absence de l’applicabilité de lois et plusieurs résolutions, ayant été ratifiées pour protéger les femmes.

    « Nous avons dit aux autorités de prendre leurs responsabilités en main. Elles ont ces lois mais elles ne veulent pas les appliquer afin de punir les auteurs de ces actes à l’égard de la femme » déclare-t-elle.

    Des survivantes des violences sexuelles ou conjugales, ont aussi exprimé leur vœu de voir les autorités traduire en justice les auteurs des différentes violences sexuelles faites à la femme. Elles estiment que l’implication de l’État est l’une des grandes solutions pouvant aider à réduire ces violences.

    «Moi j’avais été violée par des invoques qui m’avaient surprise dans ma maison au niveau de Mianja à Masisi. Ils m’avaient ensuite blessée. Depuis ce jour, je suis resté traumatisée et une de mes mains est restée paralysée jusqu’aujourd’hui. Je ne sommeillais même plus. C’est après que j’ai reçu une assistance psychosociale qui m’a permis de comprendre, et d’aller de l’avant,» a révélé l’une des victime, mère de 8 enfants.

    Elle demande également aux autorités de renforcer la sécurité dans les milieux ruraux, où plusieurs victimes ont été violées et sont restées sans assistance jusqu’à ce jour.

    Les défenseurs des droits humains de leur côté, ont regretté de constater qu’en RDC le Gouvernement ne dispose pas jusqu’à présent d’un financement pouvant permettre une prise en charge psychosociale des victimes des violences sociales.

    «Il existe plusieurs lois dans le pays qui punissent les bourreaux si et seulement si les faits s’avèrent vrais. Et les auteurs sont parfois punis par la justice, certains parcourent même une peine de 20 ans avec des amandes,» a déclaré Mme Adolphine Katungu.

    Freddy Ruvunangiza, depuis Goma

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