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    Les réactions fusent de partout après l’annonce faite mardi 17 mai dernier, par le Commandant de l’armée de terre ougandaise, Général Muhoozi Kainerugaba, du retrait de l’UPDF des provinces du Nord Kivu et de l’Ituri d’ici deux semaines.

    La Coordination provinciale de la Société Civile du Nord-Kivu par exemple, dénonce tout d’abord ce qu’elle qualifie d’entrée « opaque » de l’armée ougandaise sur le sol congolais. Selon cette structure, ce retrait était donc prévisible.

    Dans une déclaration à la presse ce jeudi, Edgard Katembo Mateso, 1er Vice-Président de la Société Civile au Nord Kivu, estime que le manque d’organisation entre les gouvernements de Kinshasa et de Kampala, n’ont pas permis l’avancement des opérations militaires conjointes FARDC-UPDF. D’où selon lui, l’échec du rétablissement de la paix dans les deux provinces sous état de siège.

    Selon la Société Civile, la pluralité des commandements dans une même opération et un seul terrain d’action, ne pouvait qu’impacter négativement sur la réussite des opérations conjointes entre ces deux armées, en plus de la présence de la mission onusienne.

    «C’est douloureux de l’apprendre mais il faut noter que c’était prévisible parce que la voie par laquelle ces forces sont entrées n’a pas été officielle ou logique. C’est à dire du côté du Parlement congolais, il n’a pas suivi la voie régulière pour faire entrer cette armée étrangère. Et quelques mois après nous avons entendu que le Parlement ougandais a refusé à décaisser l’argent pour soutenir ces opérations mutualisées. Par conséquent, on ne pouvait pas réussir à soutenir cette armée à l’étranger. Et donc c’était prévisible que cette force soit flottante sur le sol congolais,» souligne-t-il.

    Lire aussi FARDC-UPDF: l’armée ougandaise quitte l’Est de la RDC dans deux semaines (Général Muhoozi)

    Le Chef de l’armée ougandaise a déclaré que cette présence de l’UPDF pourrait être prolongée en cas d’accord entre les Chefs d’État des deux pays.

    Mais la Société Civile du Nord-Kivu dit ne pas voir des raisons valables qui pourraient pousser le Gouvernement congolais à signer un nouveau contrat pour que l’UPDF reste sur le sol congolais. Car pour elle, « aucune avancée significative » n’a jusque-là été notifié depuis leur intervention coalisation avec l’armée congolaise.

    Edgard Katembo Mateso appelle plutôt Gouvernement congolais à investir dans l’armée congolaise pour lutter contre l’insécurité, et non perpétuer la politique de la main tendue.

    «Nous connaissons mieux nos problèmes que les étrangers qui semblent nous soutenir en visant en réalité nos richesses,» déclare-il.

    Rappelons que c’est depuis novembre dernier que les forces armées ougandaises ont fait leur entrée sur le sol congolais via la province du Nord Kivu, pour mutualiser les efforts avec l’armée congolaise, dans le cadre de la lutte contre l’activisme des rebelles ADF.

    Elisha Kindy, depuis Butembo

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