Le mouvement du 23 mars (M23) a réagi après des violents affrontements entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo et ses combattants basés dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu. Dans un communiqué rendu public vendredi 25 mars 2022, ce mouvement a déploré ces affrontements qui selon lui, constituent une « violence » contre ses combattants.
Le M23 rejette toute option de faire une offensive contre l’armée congolaise. Dans ce communiqué consulté par Laprunellerdc.info, ce mouvement rebelle dit avoir écrit plusieurs correspondances au Président de la République Félix Tshisekedi, et au Coordonnateur national du Mécanisme de suivi de l’accord-cadre d’Addis-Abeba, pour se mettre en ordre avec la vision de Kinshasa.
« La violence qui nous est imposée actuellement par les forces armées de la République Démocratique du Congo dans le territoire de Rutshuru est un choix du gouvernement de la République de faire la guerre aux citoyens qui lui ont offert leur reddition sans condition en réponse à l’appel général lancé, en début de son mandat par le Chef de l’Etat à tous les fils et filles du pays à se rassembler autour de lui pour reconstruire la République. Répondant à cet appel, notre organisation avait, tout d’abord, adressé plusieurs correspondances au Président de la République et au coordinateur du mécanisme national de suivi de l’accord-cadre d’Addis-Abeba pour offrir sa reddition sans condition et se mettre aux ordres du chef de l’Etat. Nous avons ensuite et ce de notre initiative envoyé nos délégués à Kinshasa pour accélérer la matérialisation de notre réédition sans condition », indique le M23.
Et d’ajouter ; « Ces opérations militaires que les forces armées de la République assument officiellement jusqu’à ce jour contre nos combattants traduisent, sans doute, le choix définitif du gouvernement de la République d’en découdre avec le M23 en lieu et place d’accomplir la reddition sans condition de ses combattants. Notre organisation, qui a su patienter sans relâche neuf ans durant la mise en œuvre du processus de paix, déplore cette option de la violence dont l’objectif inavoué est le maintien de l’instabilité et du sous-développement dans l’Est du pays« , conclut-il.
Pour rappel, en novembre 2021, des attaques attribuées par les FARDC aux combattants du M23 s’étaient déroulées notamment à Runyonyi et Chanzu dans le groupement de Jomba (territoire de Rutshuru). Ici, des hommes armés avaient ciblés plusieurs positions militaires.
En début de cette année, un convoi du Gouverneur militaire du Nord-Kivu a même été ciblé par ces assaillants près de Rumangabo, toujours dans le territoire de Rutshuru. Des pertes en vue humaines avaient été enregistrées les deux côtés.
Magloire Tsongo depuis Goma