La Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC, Bintou Keita dit condamner « avec la plus grande fermeté » les attaques du 23 mars contre les Forces Armées de la RDC FARDC) et contre les casques bleus de la MONUSCO, le matin de ce dimanche 22 mai 2022 dans la zone de Shangi, dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu.
Dans un communiqué rendu public ce dimanche, la cheffe de la MONUSCO indique qu’après avoir attaqué les positions FARDC, les rebelles du M23 ont « délibérément » ciblé les casques bleus de la MONUSCO en position dans la zone, qui ont riposté conformément à leur mandat.
«Une opération conjointe FARDC-MONUSCO a ensuite été lancée pour libérer la zone des combattants M23, avec pour objectif prioritaire la protection des civils et dans le respect de la politique de diligence sur la prévention des violations des droits de l’homme,» note-t-elle.
Bintou Keita déplore les nouveaux déplacements de populations civiles suite à ces affrontements.
Elle appelle le M23 à cesser « immédiatement » toutes les hostilités, conformément aux engagement pris dans le cadre du processus de Nairobi.
Selon la cheffe de la Monusco, ce groupe armé devrait « déposer les armes sans conditions », et à adhérer au Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS).
Des nouveaux besoins humanitaires
Les affrontements entre l’armée congolaise et des présumés combattants du M23 ont repris cette semaine dans le territoire de Rutshuru. Les combats ont éclaté dans les localités de Chanzu et Runyonyi dans le Groupement de Jomba, et se sont étendus à d’autres localités dans les groupements voisins de Bweza et Kisigari.
Selon le Bureau de Coordination humanitaire, des nombreuses personnes se sont déplacées dans les groupements de Jomba et Bweza vers Rutsiro et Ntamugenga, y compris quelques nouveaux retournés.
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«Les partenaires humanitaires suivent de près l’évolution de la situation pour avoir des estimations des chiffres des nouvelles personnes déplacées dès que cela sera possible. Cette nouvelle confrontation est la cinquième entre l’armée congolaise et des présumés combattants du M23 depuis mars 2022 dans le territoire de Rutshuru. Les précédents affrontements avaient occasionné le déplacement de quelque 65 000 personnes. Celles-ci n’ont pu retourner chez elles suite à la récurrence d’affrontements et restent cantonnés soit dans des écoles, des églises et d’autres centres collectifs, soit en familles d’accueil dans la Zone de Santé de Rutshuru. Une réponse humanitaire pour ces personnes était déjà en cours dans les secteurs de sécurité alimentaire, santé, protection, abris, articles ménagers essentiels, nutrition et eau, hygiène et assainissement. Celle-ci pourrait ne pas être suffisante en raison des nouveaux besoins que ces nouveaux affrontements pourraient créer,» indique OCHA, dans son bulletin humanitaire publié ce lundi 23 mai 2022.
L’agence onusienne craint que la poursuite des combats ne risque également d’affecter les interventions humanitaires en cours, et entraîner la suspension de l’assistance.
Museza Cikuru