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    Influent acteur de la Société Civile du Sud-Kivu, Nicolas Kyalangalilwa demande au Gouverneur Théo Ngwabidje de se soumettre à l’exercice démocratique en répondant aux préoccupations contenues dans la motion de censure introduite contre lui et son gouvernement à l’Assemblée Provinciale.

    En tout cas, pour Nicolas Kyalangalilwa, les problèmes de gouvernance au Sud-Kivu sont criant et le Gouverneur devra répondre. Il appelle le Chef de l’Exécutif Provincial à ne pas diviser davantage la Province et à accepter de se soumettre à cet exercice « démocratique et constitutionnel ». (Interview).

    La Prunelle RDC : Nicolas Kyalangalilwa, bonjour

    NK : Bonjour

    « nous avons un sérieux problème de gouvernance »

    La Prunelle RDC : quel est votre avis par rapport à la situation actuelle en province du Sud-Kivu ?

    NK : Nous sommes consterné par la situation qui prévaut en province depuis un temps. D’abord on a fait face à un problème socio-économique dans le cas d’espèce l’exploitation illicite, illégale et frauduleuse de l’or dans le territoire de Mwenga (Un sujet qui a fait et qui continuera à faire couler beaucoup d’encres et des larmes et dans lequel certains proches collaborateurs du Gouverneur Theo son cites nommément par les différentes commissions d’enquêtes). La plénière de l’Assemblée provinciale et celle de l’assemblée Nationale avait requis des explications de la part du Gouverneur de Province Theo Ngwabidje. Au Sud-Kivu cette interpellation n’a jamais eu lieu. Comment interpréter ces faits ? Ensuite on a connu le problème grave sécuritaire ayant conduit à l’attaque sur la ville de Bukavu le 3 novembre 2021. A ce jour, la lumière n’a pas encore été donnée sur les responsabilités des uns et des autres.

    La Prunelle RDC : rien donc n’a été fait sur ce dernier cas également ?

    NK : une chose est certaine : certains responsables sécuritaires ont été rappelés d’urgence à Kinshasa et d’autres ont été suspendus. Encore une fois l’Assemblée provinciale a couvert le Gouverneur en prétendant n’être pas compétent à débattre des questions sécuritaires alors que le gouvernement provincial a un ministre de l’intérieur. On se pose la question de savoir qui essayait-on de couvrir ? Et malheureusement maintenant on observe impuissamment à un tiraillement entre l’Assemblée Provinciale et l’Exécutif provincial. Tous ces faits sont des signes qui ne trompent pas que nous avons un sérieux problème de gouvernance dans la province du Sud-Kivu auquel il faut remédier dans l’immédiat.

    « Je comprends son souci et sa tendance à crier à l’acharnement »

    NK : Il est important que le Gouverneur se prépare à répondre à l’invitation de jeudi sans prendre la question à titre personnel. Je comprends son souci et sa tendance à crier à l’acharnement. Mais à quoi s’attendait-il en intégrant la politique ? Un homme d’Etat c’est aussi cela. Il doit comprendre qu’il est redevable devant cette même Assemblée Provinciale qui l’a portée au pouvoir. Et si elle décide de lui retirer sa confiance, il ne doit que s’incliner. C’est une honte de voir certains Gouverneurs de par le pays s’accrocher bec et ongle au pouvoir par des stratagèmes divers et multiples. C’est un recul de notre démocratie.

    La Prunelle RDC : un peu comme pour dire, il faut accepter de gagner ou de perdre ?

    NK : Le pouvoir se conquiert, se conserve et se perd. C’est la règle de la démocratie. S’il le perd, c’est en partie parce qu’ils n’ont pas réussi à le conserver en satisfaisant aux attentes des différentes parties prenantes !  Rien ne sert de crier à l’acharnement, ainsi sont faites les règles du jeu démocratique.

    « Rien ne sert donc d’alarmer la province et de la diviser »

    La Prunelle RDC : on a l’impression que plusieurs soutiens de l’Exécutif ramènent le débat au-delà de la politique…

    NK : A tous, députés et exécutifs, nous rappelons que le débat est politique et qu’ils ne doivent pas étendre leurs combats dans les sphères sociales comme on l’a vu ces derniers jours. La Société sud-kivutienne ne doit pas être divisée à cause de ce qui se passe à l’Assemblée provinciale. Chaque citoyen a son point de vue mais à la fin il n’y a que 48 personnes qui vont décider du sort du gouvernement provincial. Rien ne sert donc d’alarmer la province et de la diviser. Le Gouverneur de Province devra rendre compte devant les députés ce jeudi, tel que le veut notre constitution, tout comme les députés rendront compte au peuple aux prochaines échéances que l’on espère avoir en 2023. C’est ça le système que nous avons majoritairement choisi en 2006.

    « Que tout le monde apprenne à s’habituer à ce petit rituel »

    NK : c’est moi qui vous remercie

    Propos recueillis par Freddy Ruvunangiza 

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