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    Le parti politique Leadership pour la Gouvernance et le Développement (LGD) Fédération du Sud-Kivu dénonce la levée « irrégulière » des mesures de suspension des activités des sociétés minières chinoises, dans le territoire de Mwenga au Sud-Kivu.

    Dans une lettre adressée au Président de l’Assemblée provinciale, Nicolas Kyalangalilwa, président fédéral de ce parti au Sud-Kivu, affirme tout d’abord que plusieurs correspondances des forces vives et rapports des élus ont fait état de l’exploitation illégale des mines par ces sociétés.

    «En effet, il apparaît bien trop clairement que les Sociétés chinoises ont agi et continuent d’agir au détriment du développement du territoire de Mwenga et du bien-être de sa population par la destruction des champs et étangs piscicoles de la population, la destruction de l’environnement et des écosystèmes pour ne citer que cela. Vous êtes sans ignorer, Honorable Président, que cette situation a soulevé un tollé des protestations sur l’ensemble de la province.  Pour illustration, le Mémorandum de la Société Civile de Mwenga toute tendance confondue du 15 Juin 2022 sur l’exploitation minière; -Les Déclarations des Organisations membres du Groupe de Travail Thématique Mines et Hydrocarbures de la Société Civile du Sud-Kivu n°2/GTTMH/SCSK/2022 du 06 Juillet 2022 relative à la levée de la mesure de suspension des activités de l’Entreprise Minière Oriental Ressources Congo (DRC) dans le Territoire de Mwenga au Sud-Kivu et celle n’002/GTTMH/SCSK/2022 du 13 Août relative à la réunion du 15 août dernier à Kinshasa entre le ministère des mines et les opérateurs miniers actifs dans le territoire de Mwenga au Sud-Kivu sur l’exploitation minière. Le Mémorandum de la communauté locale affectée de la chefferie de Wamuzimu à l’attention du ministre des mines et aux opérateurs miniers actifs dans le territoire de Mwenga au cours de la réunion tenue à Kinshasa en date du 15 Août 2022 sur l’exploitation minière dans le territoire de Mwenga du 13 Août 2022,» indique-t-il.

    Dans cette lettre, le LGD Sud-Kivu indique que toutes ces correspondances condamnent « avec force » et accusent les sociétés chinoises d’exploitation « illicite » des minerais en territoire de Mwenga, tout comme le rapport présenté par une commission parlementaire spécialisée de l’Assemblée Provinciale du Sud-Kivu.

    «Le rapport présenté souligne que non seulement aucune société chinoise ne dispose « d’un permis d’exploitation dans le territoire de Mwenga, mais aucune d’elles ne respecte les dispositions du code minier révisé ni le cahier des charges adopté avec les communautés locales ». La commission parlementaire avait en son temps constaté une « fraude dans l’exploitation et la présence des militaires dans les sites miniers à Mwenga, pourtant interdite par les lois congolaises. Les Chinois utilisaient des produits chimiques dans l’exploitation, avec comme conséquence la « pollution de plusieurs rivières, précise le rapport. Au total, six sociétés chinoises opéraient dans le territoire de Mwenga riche en Or et cassitérite. Les entreprises chinoises exerçaient sous couvert des coopératives minières locales et ne tenaient pas compte des espaces réservés aux populations riveraines, indique le rapport. Le rapport présenté par une commission parlementaire spécialisée avait noté que les entreprises chinoises étalent coupables d’exploitation cite des minerais (Or et cassitérite) dans le territoire de Mwenga,» note ce parti.

    Le LGD relève que contrairement à l’espoir de la population qui attendait à ce que la justice se saisisse de ce dossier pour établir les responsabilités et ordonner la réparation et le dédommagement des préjudices leurs causés, la population de Mwenga « victime des agissements des sociétés chinoises », a été surprise « désagréablement » par les lettres du 7 Juin 2022 de la Ministre des Mines, et celle du 23 juin 2022 du Gouverneur de la Province du Sud-Kivu, décidant du retour à Mwenga de ces sociétés chinoises. Et ce, au mépris « total » des règles et recommandations des élus tant provinciaux que nationaux.

    «Pire encore, après les dénonciations contenues dans les déclarations et mémorandum cités ci-haut, les décisions institutionnelles penchent plus vers les compagnies chinoises plutôt qu’en appui et défense de la population qui a déjà connu et subi des exactions. C’est dans cette optique que s’inscrit, à notre entendement, la réunion du 15 août à Kinshasa entre le ministère des mines et les opérateurs miniers actifs dans le territoire de Mwenga au Sud-Kivu sur l’exploitation minière. Nous constatons qu’encore une fois la protection des intérêts de la population dont vous avez le mandat constitutionnel de représenter et de défendre n’a pas prévalu dans la prise de cette décision. La population du Sud-Kivu en général et celle de Mwenga en particulier tiendra pour responsables Madame le Ministre en charge des mines et Monsieur le Gouverneur de la Province du Sud-Kivu pour tout ce qui pours se produire à Mwenga relatif à cette exploitation illégale,» écrit-t-il.

    Dans cette lettre adressée à Zacharie Lwamira, le LGD dit s’étonner de son silence dans ce dossier. Ce parti dit espérer lui voir mettre cette question de d’exploitation illicite des minerais au Sud-Kivu à l’ordre du jour des matières à traiter, lors de la session de septembre 2022 en cours, afin qu’une réponse appropriée puisse y être apportée.

    Michée Mabungu

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