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    Moïse Katumbi affirme que la proposition de loi sur la nationalité congolaise, initiée par Noël Tshiani, est un texte «raciste, ségrégationniste et inconstitutionnel.»

    Dans une interview exclusive accordée à Jeune Afrique, celui-ci a affirmé que si cette proposition est programmée à l’Assemblée Nationale pour être débattue, il quittera la majorité parlementaire actuellement détenue par l’Union sacrée.

    «Je ne peux pas accuser le pouvoir en place, mais je peux accuser une partie de l’Union sacrée, parce que ce projet de loi est porté par un député issu de ses rangs. La RDC de 2021 n’a pas besoin d’une loi comme celles qui furent votées en Afrique du Sud dans les années 1940. Notre pays ne s’honorerait pas à être le seul au monde à adopter un texte raciste, ségrégationniste et inconstitutionnel. Oui, il s’agit clairement d’une ligne rouge. Si elle venait à être ne serait-ce que programmée pour être débattue au Parlement, nous quitterions la majorité,» a-t-il affirmé, e.

    Moïse Katumbi soutient qu’il n’est pas le seul à être visé par cette loi : «Des Moïse Katumbi , il y en a des millions en RDC !,» dit-il.

    Et d’ajouter : «Quelle famille ici n’a pas un parent, un cousin, un fils ou une fille, une nièce ou un neveu qui n’est pas congolais d’origine ? Nous partageons neuf frontières avec nos voisins, ce qui est un cas unique en Afrique. Chaque année, des milliers de mariages mixtes sont célébrés.»

    Moïse Katumbi soutient que si une telle loi venait à s’appliquer, «cela signifierait que demain, concrètement; des jeunes Congolais ne pourraient pas prétendre aux plus hautes fonctions bien qu’étant compétents et méritants.»

    «Cela porte un nom : le racisme,» soutient-il, appelant le Président Félix Tshisekedi à «sonner la fin de la récréation,» en donnant clairement sa position sur cette loi.

    Réagissant à la condamnation de Jacky Ndala, Président de la Jeunesse de son parti Ensemble, pour avoir critiqué cette loi, Katumbi estime qu’un politicien qui n’est pas critiqué est «un politicien mort.»

    «Cette condamnation est inadmissible et injuste. D’abord parce qu’un politicien qui n’est pas critiqué, c’est un politicien mort. Et puis d’autres ont tenu des propos autrement plus dangereux et sont toujours en liberté. On les invite même très souvent sur les plateaux de télévision,» dit-il.

    Pour rappel, la proposition de loi faite par Noël Tshiani, ancien candidat Président aux élections de 2018, et portée par le député Pululu, a été déposée à l’Assemblée Nationale le jeudi 8 juillet dernier. Cette loi réserve les fonctions de souveraineté, notamment la Présidence de la République, aux seuls Congolais nés de père et de mère.

    Museza Cikuru

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    Un commentaire

    1. Ir Augustin WABYEMBA on

      Si cette loi passait, nous aurions à voter à la présidence de la République des vrais Congolais soucieux de la soufrance de la population. Et non des mercenaires qui pillés le Pays.

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