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    Au cours du procès de flagrance opposant des présumés auteurs d’exactions dans le PNKB au ministère public, et l’ICCN (Institut Congolais pour la Conservation de la Nature), constitué en partie civile, qui a démarré ce mardi 4 février à Miti en territoire de Kabare, les prévenus ont reconnu à l’unanimité, avoir exercé l’agriculture et le braconnage des arbres pour la fabrication des planches et des braises, dans le patrimoine du PNKB.

    Selon ces derniers, ces activités ont commencé en 2018, suite au « calvaire » qu’ils vivaient à Muyange, un village qu’ils habitaient, après la délimitation du parc en 1972.

    « Nous sommes conscients que c’est dans le parc que nous pratiquons ces activités. Mais c’est notre terre. Et nous ne pouvons pas vivre sans elle. Nous continueront à y exercer nos activités jusqu’à ce qu’ils nous donnent notre partie » a dit d’un ton ferme, le chef de ce groupe, Kasula Jean-Marie.

    Pour la défense, cela a été la conséquence du non respect des conventions prises entre l’Etat congolais et les pygmées, une communauté dont sont issus ces prévenus, après avoir pris leur « milieu d’origine ».

    Mais selon l’officier du ministère public et les avocats de la partie civile, le Tribunal n’a pas été saisi pour parler de conventions, mais des faits et des actes que ces derniers ont commis, en connaissance de la loi.

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    Ces derniers ont estimé que cette pratique est contraire à la loi, qui protège et qui interdit l’introduction des armes à feu, l’abattage des arbres, et les autres pratiques illégales dans les aires protégés.

    Concernant la deuxième charge qui est de la détention des armes de guerre, les prévenus reconnaissent avoir acheté des munitions par la troque des braises avec des femmes des militaires, et expliquent avoir ramassé l’arme qui a été découvert dans le domicile de l’un d’eux.

    La dernière charge étant l’association de malfaiteurs, les avocats de la partie civile ont estimé qu’étant donné que les prévenus reconnaissent avoir fait des réunions, et s’être entendu pour exercer toutes ces activités, ils se sont constitué en « association de malfaiteurs »

    Pour rappel, ce groupe des présumés auteurs de l’insécurité et des actes de destruction du PNKB, a été présenté par les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), au Gouverneur du Sud-Kivu, le vendredi 31 janvier dernier.

    Selon les Forces Armées, le groupe “Kasula” a été pris avec plusieurs armes et avaient comme objectif d’effrayer les touristes, de détruire l’écosystème de ce patrimoine de l’humanité, malgré plusieurs sensibilisations appelant à renoncer à ce genre d’activités.

    Le Directeur de l’ICCN au Sud-Kivu et Chef de site PNKB, avait expliqué que ces bandits ont été attrapés à côté du Parc National de Kahuzi Biega. Pour lui, ceux-ci insécurisaient les passagers, les touristes ou encore pratiquaient la carbonisation, l’exploitation minière et surtout le sciage.

    Aujourd’hui, rassurait-t-il, le Parc est calme, la zone touristique est calme, et tous les touristes peuvent venir sans aucun problème.

    Le Tribunal militaire garnison de Bukavu, s’est ainsi déplacé dans cette partie du Sud-Kivu pour siéger en chambre foraine, en matière répressive au 1er degré.

    Parmi les 8 prévenus figurent 2 femmes et 4 hommes. Le procès étant de flagrance, le jugement du Tribunal est attendu ce même mardi.

    Museza Cikuru

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