Accès Humanitaire

    La Société Civile de Minembwe en territoire de Fizi au Sud-Kivu, accuse les FARDC de «continuer à collaborer» avec des miliciens Maï-Maï, au détriment de la communauté Banyamulenge. Un comportement qu’elle dit condamner, estimant que c’est ce qui fait à ce que la situation sécuritaire ne s’améliore malheureusement pas dans cette région.

    Dans un communiqué signé ce dimanche 11 avril, cette structure citoyenne indique qu’encore ce vendredi 9 avril 2021, des Maï-Maï en provenance de Kabanja ont attaqué le village Kabingo; situé à une dizaine de kilomètres du centre de Madegu où est basé le Quartier général de la 12ème brigade des FARDC.

    «Pourtant plus tôt, des jeunes d’auto-défense civile dudit village, acculés par les tirs de ces miliciens mai-mai ont décidé de riposter; vu le silence affiché par les éléments des FARDC situés à 2 kilomètres dudit village. Le jour suivant, lors d’un Conseil de sécurité, les participants ont décidé à l’unanimité que ces notables vont calmer les jeunes Twirwaneho; et que les FARDC s’occupent de repousser les mai-mai hors d’état de nuire. Mais juste après le conseil, vers 16 heures, les mai-mai attaquent encore de nouveau le même village; les uns en provenance de Bigaragare et les autres viennent de Biziba. Comme toujours les FARDC ne réagissent pas,» regrette la Société Civile de Minembwe.

    «Exterminer les Banyamulenge»

    Selon la Société Civile de Minembwe, l’armée travaillerait en connivence avec les Maï-Maï, alors que dit-elle, ces miliciens ne poursuivent qu’un seul but, «exterminer les Banyamulenge dans les hauts et moyens plateaux de Fizi, Mwenga et Uvira.»

    «Ce dimanche 11 avril 2021, nous sommes allés voir le général Muhima Dieudonné pour des entretiens sur la situation qui a prévalu le vendredi dernier. Sur place je lui demande de repousser les mai-mai loin hors l’état de nuire, car depuis ce vendredi ils sont visibles sur les collines surplombant Minembwe; et ce en parfaite cohabitation avec les militaires FARDC positionnés en ce lieu. La réponse du général à ma requête est étonnante mais pas surprenante de ma part, il dit : Je ne suis pas le commandant des Maï-Maï;» affirme Ruvuzangoma Rubibi Saint-Cadet, Président de cette structure.

    La Société Civile de Minembwe lance un cri d’alarme aux autorités militaires et au Gouvernement de la RDC; afin d’intervenir en urgence pour «sauver les vies humaines en péril». Elle demande par la même occasion que le commandement de la 12ème Brigade des FARDC soit remplacé.

    Fausses informations, des «mauvais citoyens»

    Contacté à ce sujet, le Porte-parole des FARDC dans la région dément «avec la dernière énergie» toutes ces allégations. Selon le Capitaine Dieudonné Kasereka, ce sont des fausses informations, qui sont distillées par des «mauvais citoyens» qui n’aiment pas leur pays.

    «Comment  toute une armée nationale peut-elle intervenir aux côtés d’un groupe rebelle, comme les Maï-Maï ? » s’interroge-t-il; avant de préciser que chaque fois qu’il y a alerte, qu’elle soit de la communauté Banyamulenge ou des autres sur place, les FARDC interviennent «sans distinction».

    «La plus part des fois ce sont des vols de vaches qui sont rapportés. Et nous intervenons que ce soit des Maï-Maï qui ont volé des vaches, ou des autres groupes armés des Banyamulenge. D’ailleurs, les FARDC ont plusieurs fois récupéré les vaches des éleveurs Banyamulenge des mains des Maï-Maï,» dit le Porte-parole de l’Armée.

    Il faut dire également que la Société Civile de Minembwe est désormais constituée des membres d’une seule communauté après la fuite pour cause de menaces contre l’ancien Président de la Société Civile locale issue d’une autre communauté. Pour nombreux, cette déclaration n’engage pas les forces vives locales mais une seule communauté. 

    Jean-Luc M.

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