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    La Cour militaire de Kinshasa/Matete a rendu ce lundi 10 janvier 2022 son verdict, dans l’affaire sur le meurtre de l’activiste Rossy Mukendi, tué le 25 février 2018 à Kinshasa, lors d’une manifestation pour réclamer le départ de l’ancien président de la République, Joseph Kabila.

    La principale inculpée, commissaire supérieure adjointe Carine Lokeso, est condamnée à 10 ans de prison ferme pour violation des consignes et une peine à perpétuité pour participation au meurtre. Elle a été destituée de la Police Nationale Congolaise. 

    Son co-accusé, le brigadier en chef Tokis kumbo est acquitté pour violation des consignes, mais condamné à la peine capitale pour meurtre.

    En cavale, l’APJ Franco Bivuala (garde de corps de C. Lokeso) a écopé par défaut de 10 ans de prison pour violation des consignes. 

    Les avocats de ces derniers promettent de faire appel de la décision de la Cour. Selon eux, la Cour n’a pas dit le droit.

    « Nous allons procéder par la voie de recours tel que la loi le prévoit devant la Haute Cour endéans 5 jours. C’est devant le juge supérieur que nous allons faire voir que la décision a été mal rendue. Je ne reproche pas la Cour, mais nous avons une voie de recours contre l’arrêt rendu. La décision est rendue et nous exercerons toutes les voies de recours reconnues par la loi« , a dit Me Willy Kaluma, avocat de la Commissaire supérieure adjointe.

    Mais les parties civiles ont dit être satisfaites par cette sanction infligée à la commissaire supérieure Carine Lokeso et consorts, pour le meurtre de l’activiste pro-démocratie Rossy Mukendi.

    Me Claude Kanyekete, l’un des avocats, a souligné que les parties civiles veilleront de manière que les officiers condamnés à perpétuité ne soient bénéficiaires d’aucune mesure de grâce ni liberté conditionnelle pendant l’exécution de leurs peines. 

    « Nous sommes totalement satisfaits de la sanction que la Cour a prononcée à l’égard de tous les prévenus. Deux prévenus présents sont condamnés à perpétuité avec 10 ans de sûreté, c’est-à-dire qu’ils ne peuvent plus bénéficier de grâce ou de libération conditionnelle pendant ce temps-là. Nous allons veiller sur ça. Chaque année, le chef de l’État par sa clémence signe une ordonnance de grâce présidentielle. Ces deux prévenus ne peuvent pas bénéficier d’une mesure de clémence soit libération conditionnelle soit mesure de grâce soit l’amnistie », a-t-il fait savoir.

    Mais selon lui, les dommages et intérêts fixés à 115.000 dollars américains sont insuffisants pour les parties civiles. A ce point, les parties civiles ont promis, elles aussi, de faire appel.

    Rossy Mukendi (36 ans) avait été tué le 25 février 2018 par balle à Kinshasa, alors qu’il participait à une marche pacifique organisée par le Comité Laïc de Coordination (CLC) pour réclamer le départ de l’ancien président de la République, Joseph Kabila et l’organisation des élections.

    Museza Cikuru

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