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    Jean-François Murhula Biraha, est habitant de Mbobero et il a participé aux différents pourparlers entre plusieurs habitants et la famille Kabila dans ce village du Sud-Kivu où un conflit foncier oppose certains habitants à l’ancien Chef de l’Etat qui a acquis une concession depuis plusieurs années. Alors que des témoignages contre Joseph Kabila se multiplient, Jean-François Murhula a voulu donné une autre version des faits dans cette interview avec Laprunellerdc.info. La première interview d’une série de ceux qui voient autrement le conflit de Mbobero.

    Laprunellerdc.info : Vous habitez Mbobero où a-t-on appris, Joseph Kabila a pris de force ?

    Jean-François Murhula: A mon humble avis je ne saurais affirmer cela car nous avons vu des preuves que Kabila a acheté. Il y a des preuves qui témoignent qu’il a acheté auprès de Mihigo qui aurait acquis auprès de André Hongo. L’ex concession Micheaux a été achetée par Mihigo auprès de qui Joseph Kabila a acheté.  Kabila n’a pas exproprié les gens de Mbobero. Il a acheté en bonne et due forme. Il y a juste des gens de mauvaise foi qui veulent semer la haine entre les gens. Ces conflits à Mbobero n’ont pas commencé avec Joseph Kabila. Déjà tout petit, je voyais nos parents chassés de ces champs. Nous devons être capables de dire la vérité. 

    Laprunellerdc.info : «Il y a le porte-parole qui dit que des habitants souffrent. Et vous qu’en pensez-vous ?

    Jean-François Murhula: C’est abusivement qu’il l’appelle porte-parole car n’avons jamais fait une Assemblée générale pour le désigner. Et donc jusqu’aujourd ‘hui, ceux qui agissent au nom de la population de Mbobero, ils le font d’une manière informelle. Quelqu’un qui se donne le luxe de parler à notre nom nous tous, on ne le connait même pas. Nous  avons au moins nos chefs traditionnels (Chef du village, de groupement et même de la chefferie). Ils sont nos premiers répondants.

    Ce n’est pas seulement à Mbobero que les gens souffrent. Le problème socioéconomique est partout au pays. C’est tout le monde qui en souffre. D’ailleurs, ce porte-parole a quitté Mbobero il y a 19 ans. Il est d’abord allé à Karhale puis Nguba.  Il maîtrise moins la réalité sur terrain. Il ne connaît pas ce qui s’y passe. Il ne reçoit que des messages de certains catalyseurs sans faire une moindre analyse et il publie pour contribuer à inciter les gens à la haine. Le soit-disant porte-parole avait déjà des problèmes alors qu’ils vendaient des parcelles qui ne lui appartenaient pas. C’est une personne non honnête.

    Laprunellerdc.info : depuis un temps, des témoignages publiés par la NDCI nous arrivent dénonçant même les tracasseries contre les habitant….

    Jean-François Murhula: Nous autres sommes en bon voisinage avec la famille Kabila. Les militaires sont là et ne tracassent pas la population même si les gens ont l’habitude de le dire. A Mbobero il n’y a pas d’insécurité sauf des petits cas isolés. Donc moi je ne sais rien de la souffrance dont il parle. D’ailleurs, certaines personnes de Mbobero travaillent dans les champs de Olive Lembe. Ce sont eux qui cultivent les tomates, etc. Kijana, dont sa belle-mère était de Mbobero [Président de la NDSCI,] est l’instigateur de tout ceci. S’il avait encouragé la voie de la négociation, on aurait bien fini cette affaire.

    Laprunellerdc.info : Mais certaines personnes dans la concession ne peuvent pas enterrer leurs morts.

    Jean-François Murhula: On ne peut enterrer que chez soi. Mais comme ils sont locataires de Kabila, c’est normal qu’ils demandent l’autorisation auprès de lui. Kabila n’est pas mauvais qu’on le raconte. Tout récemment, nous avons un tel problème, mais je le lui ai soumis et il a vite trouvé une solution. Des gens à la recherche des financements veulent dramatiser.  Il y a environ 15 à 20 familles qui sont dans la concession et qui attendent la clémence de Kabila.

    Laprunellerdc.info : Parlons de la plainte que vous habitants de Mbobero avez initié contre l’ancien Chef de l’Etat, êtes-vous signataires ?

    Jean-François Murhula: Pour ce qui est de la plainte, nous l’avions appris par la voie des ondes. Nous sommes en état d’urgence et on ne sait pas, dans quelle Assemblée cette décision a été prise. Je peux vous rassurer que les habitants ne sont pas informés. La NDSCI a utilisé des méthodes pas propres pour trouver les signatures, l’identité, l’adresse et tout. Cette plainte est donc remplie de faux et usage de faux. Et au moment venu, nous allons le prouver.

    Laprunellerdc.info : Dans les différents témoignages ont fait état des négociations entre Olive Lembe et des « fausses victimes » de Mbobero

    Jean-François Murhula: Par rapport à ce qu’on appelle, fausse victime…c’est parti depuis leur documentaire sur Mbobero. Il y a bel et bien eu négociations. Nous avons été avec la femme  de Kabila à Kinshasa le 30 avril 2019 à la Société Civile, en arrivant, les amis n’étaient pas là. Et pendant qu’on nous attendait à Kaningu, ils sont allés détruire chez Kabila. Au lendemain de ce jour, ils ont encore pris fuite et n’ont pas participé à la réunion. Mais nombreux de ceux qui n’étaient pas là ont aujourd’hui signé le document et sont prêts pour une solution apaisée. Le problème arrive quand des gens qui se présentent pourtant comme défenseur des habitants de Mbobero tentent d’avoir leur part dans ce qu’on devait avoir. Le moment venu, nous allons tout étaler.

    Laprunellerdc.info : A Mbobero, des gens sont morts, tués par des militaires à la garde de la Concession Joseph Kabila.

    Jean-François Murhula: Voilà les contre-vérités qu’on distille dans l’opinion pour mentir et avoir des fonds pour des faux plaidoyers. Au fait, rendez-vous à Mbobero et demandez s’il y a une seule personne tuée par des éléments à la garde cette concession. Vous n’en trouverez pas. Ils ont même commencé créer des femmes violées qu’on lie à la question de Mbobero. Nous devons avoir la pudeur. Dans cette série de mensonges, ils associent même des morts à Bagira ou près de Mbobero au conflit foncier. C’est pathétique. A Mbobero, plus personne ne manipulera l’opinion à notre nom….[Fin Première partie de cette interview].

    Propos recueillis par Jean-Luc M.

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