L’aveu de l’inefficacité de la traque des rebelles ADF par les FARDC, par le ministre national de la défense, ne laisse pas indifférents nombre d’internautes congolais. Suite à la recrudescence des massacres à Beni, perpétrés par ce groupe dit terroriste, les propos de monsieur Crispin Atama Tabe sont désobligeants par les habitués des réseaux sociaux.
La confession selon laquelle “les Forces Armées de la RDC, FARDC, n’ont pas des militaires formés pour faire face à la guerre asymétrique, une de raisons qui font perdurer la traque”, telle que relayé par certains médias de la capitale congolaise en date du 26 septembre 2018, est ressortie insoluble aux oreilles des habitués des médias sociaux.
« Inadmissible » est le qualificatif attribué par les internautes, en majorité congolais de l’étranger, à l’aveu du ministre Atama qu’ils accusent avoir mis de la léthargie dans la gestion de la crise sécuritaire de Beni. Bien d’entre ces citoyens engagés s’interrogent du déploiement massif des troupes dans le territoire de Beni, aussi longtemps que les autorités sont conscientes de l’incompétence des soldats congolais face à ce genre de menace.
« Autrement dit, les 16 à 20 mille soldats FARDC envoyés à Beni ne servent à rien, ce que la population a déjà constaté, d’ailleurs. Mais pourquoi a-t-on envoyé dans ce territoire des soldats qui ne servent à rien ? », S’interroge sur le web, un jeune militant congolais fréquemment à la page quant aux exactions posé dans région Est de la RDC.
Ce compatriote compare cette situation à un recrutement incongru où l’investisseur engagerait des techniciens dont la compétence s’éloigne diamétralement des qualités qu’il recherche. « C’est comme si lorsque vous construisez une maison, au lieu de recruter des maçons, vous recrutez des cordonniers », s’exclame-t-il !
Pour d’autres, par ailleurs, cette déclaration met en doute la thèse qui assimile les ADF à un mouvement terroriste. Vue la longueur sur le temps de leur activisme, il est perçu comme louche que les FARDC n’ait pas pu mettre en place une unité antiterroriste.
« Un aveu de faiblesse, d’échec ? Pas jusqu’à ce niveau puisque cette nébuleuse existe depuis 4 ans, il n’a aucune excuse ! » regrette un natif de Beni, aujourd’hui hors du pays, obligé de suivre la situation de sa contrée à distance.
« La preuve que l’autorité de l’État n’existe plus, depuis plus d’une décennie déjà. Cet aveu d’impuissance peut être considéré comme de la complaisance inavouée », a rétorqué un autre internaute on ne peut plus courroucé par la cour qu’a pris la problématique ADF.
Pour rappel, l’incursion des assaillants assimilés à la rébellion ougandaise ADF-NALU est en répétition dans le territoire de Beni depuis maintenant plus de 4 ans. Ces miliciens, dont l’impulsion n’a jamais été totalement contrôlée, sont parvenus ce samedi 22 septembre 2018 à s’introduire dans la ville de Beni, causant la mort d’une vingtaine de citoyens avant de se volatiliser dans la nature comme d’habitude.
Jusqu’à présent, les mesures prises par les dirigeants de la filière de défense se sont avérées insuffisantes pour contrer les assauts de ces rebelles ougandais. Ceci confère une dose consistante de légitimité à la thèse faisant état de l’inexistence d’une unité aguerrie pour ce genre de mission, au sein de l’armée congolaise.