Accès Humanitaire

    Près de 6.000 personnes déplacées issues de plus de 3 mille ménages vivent dans des conditions humanitaires « déplorables » depuis dimanche 4 septembre dernier à Luke, en secteur de Osso Banyungu, dans le territoire de Masisi au Nord-Kivu.

    Ces déplacés dont la plupart sont des femmes et des enfants, sont venus des villages de Ruseme, Nyabyasho, Ngululu 2 et Lutanda.

    Ces derniers ont fui les exactions qu’ils subissaient de la part du groupe armé Nduma Defense of Congo (NDC-Rénové) aile Mapenzi, actif depuis deux ans à Ngululu, un village du groupement Nyamaboko 1er.

    Des déplacés rencontrés sur place indiquent que depuis le dimanche, ils dorment à même le sol, exposés à toutes formes d’intempéries. Ils n’ont aussi pas de nourriture, ni de médicaments, et leurs enfants privés de scolarité.

    «Depuis dimanche dernier nous souffrons beaucoup, nous avons abandonné nos champs remplis des produits champêtres, et nos maisons, et voici comment nous dormons à même le sol, la journée comme pendant la nuit. Les autres enfants ont commencé à étudier depuis lundi mais les nôtres non. Nous avons besoin que les autorités puissent chasser ces miliciens et nous ramener chez-nous. Ces miliciens nous tuent, nous violent et nous imposent une vie misérable,» déclare un déplacé.

    De sa part, Cyprien Munyempame, acteur de la Société Civile locale, ajoute que plus de 4 écoles n’ont pas ouvert leurs portes dans ces villages occupés par ces miliciens NDC.

    Il plaide également pour le déploiement des militaires dans cette zone quasi abandonnée par les autorités, afinde non seulement sauver l’année scolaire, mais aussi permettre à ces habitants de retourner et pouvoir vaquer librement à leurs occupations.

    Contacté, le fonctionnaire délégué du Gouverneur à Luke, reconnait que les conditions de vie « inhumaines et dégradantes » imposées par ces miliciens aux habitants sont à la base de leur fuite.

    Innocent Fazili Bahizi sollicite une assistance humanitaire en faveur de ces personnes, en attendant leur retour une fois la sécurité rétablie.

    «Ces gens ont réellement fui les exactions commises par ces miliciens depuis plus de 2 ans. Le cas récent est celui de l’assassinat d’un notable local par des coups des fouets pour n’avoir pas payé certaines taxes illégales lui imposées. Les autorités devraient aider ces déplacés en déployant des militaires dans ce coin du territoire de Masisi. Mais aussi en attendant qu’ils regagnent leurs villages, les OGNs aussi pouvaient intervenir en vivres et non vivres, car ils vivent dans des mauvaises conditions depuis leur arrivée,» a-t-il indiqué.

    Jean-Claude Mukulu depuis Masisi

    Share.

    Leave A Reply

    Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.